E-gouvernance

De l’internet citoyen au service des administrés

Du 28 au 30 décembre 2009, Florence Durand Tornare, présidente de l’association Villes Internet a séjourné au Burkina Faso dans le cadre du séminaire de formation des élus locaux burkinabé sur l’Internet et la gouvernance locale. Nous avons saisis l’opportunité pour en savoir plus sur l’association et le concept d’internet citoyen.

Entretien

0uédraogo Roukiattou (O R) : Dans quel cadre se situe votre séjour à Ouagadougou ?

Je suis Florence Durand Tornare, je suis fondatrice et déléguée de l’Association « Villes Internet ». Cette association rassemble plus de 1000 collectivités françaises pour qu’elles puissent échanger sur les pratiques et les usages de l’Internet pour la ville, pour l’administration, la citoyenneté, pour aider les gens à connaître leurs droits, les procédures, les démarches et aussi l’Internet territorial au sens large.

Après avoir travaillé pendant 10 ans avec les villes françaises, on a été à plusieurs reprises approché par les organisations internationales et notamment par l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF) , pour partager notre vision de cet Internet local et cet Internet public des citoyens.

C’est pourquoi nous sommes aujourd’hui à Ouagadougou pour rencontrer et partager les choses qui ont réussies et celles qui se sont mal passées. Aussi pour partager des idées, des moyens voir comment on peut nouer des relations entre une ville et une autre dans le cadre de la coopération décentralisée avec des subventions et des financements possibles par le biais du ministère des affaires étrangères par exemple ou par des villes.

O R : Etant donné que vous n’êtes pas élue, qu’est-ce qui motive votre engagement sur ces questions ?

Mme Durand : C’est surtout dans le soucis de faire changer la société, de créer plus d’égalité, de lien. J’ai donc pensé qu’il était important qu’on descende à la notion d’Internet non marchand, c’est à dire qu’il doit y avoir des espaces avec ces outils là où des personnes peuvent travailler sans que ce soit dans le cadre du commerce. De nos jours, on remarque que l’Internet commercial est devenu envahissant comme ce qui se passe à travers la télévision.

Je me disais qu’il faut qu’on arrive avec cet outil à défendre un espace public. On a dit Internet citoyen parce que cela correspond à nos valeurs de démocratie participative auxquelles on croit beaucoup. Mais c’est surtout cette idée de liberté, d’autonomie, d’égalité entre les personnes et où le commerce ne vient pas nous enquiquiner.

O R : Après deux jours d’échange avec des maires francophones africains avec leur réalité propre, comment vous appréhendez cela désormais ?

Mme Durand : Il ne s’agit pas seulement de dire que l’Internet est un outil de développement formidable. Ça peut l’être s’il est utilisé par des gens qui ont une vision formidable du développement. Finalement Internet ça s’apprend, ça se régule, ça s’organise. Il y a des règles, des chartes d’usage à mettre en place d’où l’importance du secteur public pour accompagner cette vision d’un Internet maîtrisé par le secteur public avec des contenus validés, officiels, qui ont un sens, qui sont utilisés par les gens. Dans les villes françaises on a des sites vitrines qui présentent les belles choses de la ville, c’est bien mais ça ne rend pas un service immédiat à la population. Alors que ces outils peuvent permettre de rendre des services immédiats. Donc la question est d’arriver à trouver des personnes qui vont faire le lien pour soulever les préoccupations réelles de la population via cet outil.

O R : Après cette formation, voyez vous des pistes d’action possibles pour accompagner cette dynamique ?

Mme Durand : Oui je vois des pistes dans la mutualisation. ça veut dire échanger et faire les choses ensemble. On a rencontré ici des maires, des associations d’élus, des représentants des collectivités, des ONG, qui ont déjà une grande connaissance de ce qu’on peut faire avec internet.

O R : Un dernier mot ?

Mme Durand : Je voudrais remercier toutes ces personnes qui nous ont accueilli au Burkina Faso. J’ai rencontré de vraies personnes et j’en suis ravie. Je vais rentrer avec l’idée de travailler sur un projet qui tient la route avec des associations comme l’associations d’élus qu’on a croisée ici et les mairies qui sont volontaires pour trouver des mairies françaises qui peuvent travailler en commun sur ces projets. On va essayer d’inventer quelque chose ensemble.

Entretien réalisé par roukiattou Ouédraogo, le 29 decembre 2009 à Ouagadougou

Pour Plus d’informations sur l’Association visiter :http://www.villes-internet.net/

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