E-éducation

Jeunesse et emploi

Burkina NTIC dans le Forum national de la jeunesse 2006

Il s’est tenu au Burkina Faso du 19 au 21 décembre 2006 sur le site du Salon International de Ouagadougou le deuxième forum national de la jeunesse initié par le ministère de la jeunesse et de l’emploi. Ce forum a vu la participation de plus de 2 500 jeunes et participants venus de toutes les régions, provinces et couches sociales du Burkina Faso.

Vu l’importance qu’accorde le ministère au thème du forum national de la jeunesse « Une jeunesse porteuse de dynamisme entrepreneurial au service du développement », il a été invité des structures associatives, ONG et institutions de promotion de l’emploi et certaines entreprises de la place à animer des stands sur le site du SIAO au cours de ce forum.

C’est dans ce cadre que le Réseau Burkina NTIC a animé un stand sur la promotion et la vulgarisation des NTIC à travers la distribution de journaux Burkina NTIC, les prospectus et bien d’autres objets de sensibilisation sur les NTIC. L’équipe de Burkina NTIC a saisi l’occasion pour présenter son projet de production d’ordinateur à base d’éléments locaux adaptés à notre contexte national voir régional à travers l’exposition de son ordinateur constitué d’éléments locaux tels que la calebasse, le cuir, le bois...
Le ministre de la Jeunesse visitant le stand de Burkina NTIC
Le ministre de la jeunesse et de l’emploi Monsieur Justin Koutaba lors de son passage dans le stand de Burkina NTIC admirant (voir photo) le professionnalisme et les innovations de l’équipe dans ce domaine n’a pas hésité à formuler ses encouragements à l’équipe de Burkina NTIC.
En effet, l’objectif de cette animation était de montrer aux participants les possibilités de création d’emploi qu’offre les NTIC dans ce contexte de révolution numérique et de mondialisation. Les participants ont montré leur intérêt par leur présence massive dans le stand Burkina NTIC pour se renseigner sur nos services et la possibilité de bénéficier de nos différentes formations.

Les jeunes au stand de Burkina ntic

Forum des jeunes 2006 : Nouvelle fracture numérique entre Ouagadougou et la Province

La lenteur dans la démocratisation des NTIC paralyse l’auto promotion des jeunes provinciaux

« A Kaya, nous disposons en tout et pour tout que de deux cybers et les jeunes dans leur majorité souffrent beaucoup pour avoir accès aux informations sur le Net. ».Ces propos sont de Monsieur Ouedraogo Noaga Emile, leader d’association de jeunes kayalais recueillis par l’équipe de Burkina NTIC lors de son exposition sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication au forum national des jeunes qui s’est tenu sur le site du SIAO du 19 au 21 décembre 2006 à Ouagadougou.

En effet, M Ouedraogo Noaga exprime le ras le bol des jeunes provinciaux dont nombreux ont marqué leur intérêt pour notre stand (voire photo ci-contre).Ces derniers sont grandement handicapés dans leurs activités socio-économiques par leur inaccessibilité à la toile mondiale. Cette indisponibilité ou rareté des cybercafés est source de préjudice car les jeunes ont du mal à renforcer leurs capacités, à mieux s’informer, voir se former et à communiquer avec leurs partenaires dans ce nouvel univers qu’offre la mondialisation. C’est tout le processus d’amélioration de leur savoir faire en vu de leur auto promotion à travers une culture entrepreneuriale qui se trouve compromis chez les jeunes de l’intérieur du pays.

Ces inconvénients du fait de la lenteur de la vulgarisation des NTIC en province, justifie la complainte de cette jeunesse burkinabé qui espère par ce SOS se faire entendre par les autorités publiques. Cela est d’autant plus urgent qu’à la légendaire fracture numérique Nord-Sud, il faut adjoindre dorénavant une nouvelle fracture numérique Capital-Province.

Ainsi, une iniquité est manifeste entre des couches de la population du Burkina Faso selon que l’on habite Ouagadougou ou l’intérieur du Pays. Avec un poids de la population rurale qui est majoritaire dans le pays, il devient impérieux de sauver cette grande proportion de la population de cet obscurantisme vis à sis des NTIC si l’on veut transformer le Burkina Faso en un pays émergent ou tout simplement atteindre les objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

Au regard de l’apport quasi incontournable des NTIC dans les stratégies de développement, il peut être curieux de constater aujourd’hui encore la faiblesse des initiatives gouvernementales ou locales dans la promotion des NTIC dans les provinces du Burkina faso.

Certes, des recommandations sur la fourniture en outils informatique à certaines associations et mouvements de jeunes avaient été formulées lors du1 er forum des jeunes en 2005. A ce titre, Ouedraogo Noaga déclare : « Depuis le premier forum des jeunes tenu les 10 et 11 Juin 2005, lequel a été source de grand espoir, nous perdons notre patience de ne point voir pour l’heure l’accompagnement promis en matériels NTIC de la part de l’Etat ». Cela est la preuve que malgré les efforts déployés, leur impact demeure très peu perceptible vu le fossé qui existe entre l’urgence de la chose et les moyens qui y sont alloués.

Pour le Ministre de l’emploi Justin Koutaba dans une interview accordée au journal Sidwaya et distribuée en ligne par AllAfrica Global Media (allAfrica.com) « Il est prévu une dotation en matériel informatique, d’ordinateur, par rapport auxquels nous allons construire des centres multimedia mais aussi offrir aux mouvements, associations et réseaux de jeunes bien organisés, de quoi se former sur le plan informatique ».

Ces propos du ministre de la jeunesse et de l’emploi et sa présence au stand de Burkina NTIC (Voir photo) sont la preuve que la promotion des NTIC et leur démocratisation à travers leur adaptabilité au monde rural ont droit de cité dans notre pays.
Au delà d’une meilleure allocation en ressources pour l’équipement en matériels informatiques, l’Etat doit sensibiliser les collectivités territoriales à mieux s’impliquer dans la vulgarisation des NTIC. A l’heure de la communalisation intégrale, les 359 communes que comptent le Burkina Faso doivent avoir des cybercafés multimédias dynamiques et fonctionnels pour permettre aux populations et aux jeunes en particulier de réussir leur auto promotion à travers une démarche teintée d’un dynamisme entrepreneurial .
C’est du ressort de la societé civile : Associations de Vulgarisation des NTIC et de développement ;ONG...à savoir Burkina NTIC, AJNTIC, CIJEF, l’œil des jeunes, NTBF, Asy Center, TICE Burkina, etc....) qu’un plaidoyer fort pourra être lancé contre la fracture numérique Ouagadougou -Province, afin de permettre à notre jeunesse de devenir « une jeunesse porteuse de dynamisme entrepreneurial au service du développement ».

Ouédraogo Karidja, Chargée d’études et analyses statistiques à Yam Pukri

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