Le mardi 24 mars 2004, s’est tenu à la salle de conférence de l’hôtel Eau Vive de Ouagadougou un atelier sur le thème : « journée d’information sur les logiciels libres ». L’atelier a été organisé par l’ABULL (Association Burkinabé des Utilisateurs de Logiciels Libres). Les travaux de l’ atelier ont débuté à 9 heures par les mots de bienvenue et d’encouragement du parrain de la cérémonie le Délégué général à l’informatique M. Tankoano Joachin .
Le DELGI a souligné l’importance d’un tel atelier pour le Burkina et son intérêt certain. En effet pour ce dernier, les coûts d’installation réduit, le code source ouvert dans un esprit de partage, l’évolution des logiciels libres adaptée aux besoins spécifique des utilisateurs, montrent que ces derniers sont en mesure de permettre un développement de l’informatique dans notre pays ainsi que l’éclosion d’une expertise locale reconnue.

Cette journée d’information s’est poursuivie avec la projection d’un film documentaire, avec ce titre évocateur « Nom de code linux » . Ce métrage qui se présente comme un document d’information sur les LL libres, a permis aux participants de voyager à travers la genèse des LL et de Linux, de suivre des interviews des précurseurs de General Public Licence, etc.

L’équipe de reportage de Burkina NTIC a approché Monsieur Somé Eric informaticien à la Chambre de Commerce (CCIA) de Ouagadougou, Monsieur Narcisse Ouédraogo Ingénieur analyste programmeur consultant indépendant en TIC et logiciels libres (LL) et Monsieur Sylvain Zongo,président de Zongos Consulting and Production, initiateur et animateur de l’atelier pour recueillir leurs impressions sur l’importance des logiciels libres pour un pays comme le Burkina , pour un utilisateur novice et l’objectif que veulent attendre les promoteur de logiciels libres.

Pour Monsieur Somé l’utilisation des logiciels libres pour le Burkina « permettrait au pays d’économiser de l’argent car leurs prix sont anticoncurrentiels ».L’accès au code source qui permet aux utilisateurs de les adapter à son environnement de travail est quelque chose de très important quand l’on sait que ce n’est pas le cas pour la plupart des logiciels propriétaires qui sont protégés. De plus le faible coût des logiciels libres permet de faire une économie d’argent qui pourrait être investie dans d’autres domaines de l’économie.
Pour un novice l’utilisation des LL procure les mêmes avantages qu’avec les logiciels propriétaires. Et M.Somé de renchérir « plus les coûts liés à l’outil informatique seront bas, plus les populations seront inciter à la consommation ». Les promoteurs des logiciels libres veulent que l’utilisateur soit libre et indépendant.

Pour Monsieur Ouédraogo, pour toutes grandes structures qui utilisent les ordinateurs le problème ne se pose pas seulement en terme d’achat d’ordinateurs mais aussi de logiciels et bien entendu de licences exploitations des logiciels propriétaires.
Par contre pour ce dernier le logiciel libre s’il n’est pas gratuit, a un coût réduit et son achat ne nécessite pas de licence d’exploitation et l’on peut donc l’exploiter, le manipuler comme on veut et selon nos besoins. Toutes choses qui permet d’économiser de l’argent. Pour un novice qui veut envoyer des donnés le plus souvent les correspondants demandent de les enregistrer en format RTF qui un modèle standard qui peut se lire partout.

« Dans tous les cas chez nous ici au Burkina les gens copient, installent comme ils veulent certains logiciels c’est dangereux et c’est illégal le jour où Microsoft s’installera au Burkina il y aura des structures qui lui payeront des millions. », confie -t-il, d’un air inquiet.

La fin des travaux à 17h15mn a permis à notre équipe de rencontrer Monsieur Sylvain Zongo qui depuis 1996 milite pour l’utilisation des logiciels libres au Burkina

Sur les objectifs de l’atelier celui-ci s’exprimait en ces termes « Nous pensons avoir atteint nos objectifs car pour cette journée d’information nous avons voulu toucher les uns et les autres, les décideurs pour les informer sur les potentiels qu’il y’a dans l’utilisation des logiciels libres

Très satisfait M.Zongo pense avoir atteint les objectifs que l’ABULL et ses partenaires c’étaient fixés en organisant une telle manifestation. « vu les questions que nous avons eu nous pensons que la journée a suscité beaucoup d’intérêt, il serait bien dans un futur très proche de rééditer une telle journée. »

Les retombées des logiciels libres pour un pays comme le Burkina sont immenses ne serait ce que sur le plan économique, rétorque-t-il : « au lieu de faire partir des devises à l’extérieur pour l’achat de logiciels et de licence d’exploitations. En terme de création d’emploi on pourra mobiliser énormément la jeunesse pas seulement des informaticiens toute la jeunesse car dans le développement de site web on a pas besoin d’être forcement un informaticien. »

Ainsi L’ABULL invite les Burkinabé qui n’utilisent pas encore les logiciels libres et qui veulent s’informer, de prendre attache avec eux .

Cette initiative initiée par l’Association Burkinabé des Utilisateurs des Logiciels Libres, première du genre a eu un impact positif certain sur les participants de structures aussi bien étatique, privé, qu’associatif, et gagnerait

Interview réalisé par
Charles DALLA Sociologue
Mise en page, Théodore SOMDA