Vie du réseau

La République lâche Windows pour Linux.

Ce n’est plus une tendance mais un véritable raz-de-marée. Après les entreprises, c’est au tour des administrations de succomber à Linux, une alternative au monopole de Windows. Un engouement qui inquiète Microsoft prêt à tout pour gagner la bataille de Paris.

« Les administrations publiques, qu’elles soient de l’Etat ou des collectivités territoriales, vont participer à l’essor rapide des logiciels libres en France ». Voilà comment le ministre français de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat de l’époque, Michel Sapin, avait présenté, le 19 janvier 2001, l’ouverture des administrations à Linux. Depuis, de nombreuses administrations ont annoncé leur passage aux logiciels libres, comme le ministère de la Culture, de la Défense, de l’Agriculture, des Finances, de l’Equipement et de l’Education nationale. D’autres en sont encore en phase d’expérimentation comme les services du Premier ministre ou la police nationale qui teste des logiciels libres sur quelque 20 000 de ses postes.

Après les serveurs d’entreprises (plus de 30% des parts de marché) et l’Internet (plus de 50 % des sites web dans le monde tournent sous Apache, un système libre), le marché des administrations publiques est le nouveau secteur de croissance de l’informatique libre. En apportant leur caution aux logiciels libres, des grands constructeurs comme Netscape, IBM Intel, Compaq ou Oracle ont montré la voie à suivre aux administrations. Souplesse, fiabilité et robustesse face aux attaques virales, les logiciels libres ne manque pas d’arguments pour convaincre. Enfin dernière raison et non des moindres : le coût des licences et du support technique avec Linux est deux fois moins élevé qu’avec Windows.
Microsoft, un fournisseur parmi d’autres

L’informatique coûte cher à l’Etat. Dans les trois années à venir, une grande partie des licences logiciels des 900 000 postes de l’Etat devront être renouvelées. Sur les seuls produits de bureautique (traitement de texte, tableur, présentation...), l’enjeu financier est supérieur à 300 millions d’euros. Soucieux de réduire les coûts informatiques de l’Etat, Renaud Dutreil, le ministre de la Fonction publique a décidé de se tourner vers l’informatique libre. « Le gouvernement français souhaite diviser par deux les coûts investis sur les logiciels informatiques. Pour cela il faut faire appel aux logiciels libres comme Linux, OpenOffice, Mozilla, Apache et ne plus recourir systématiquement à Microsoft qui doit redevenir une fournisseur de l’Etat parmi d’autres », soulignait le 18 juin dernier Renaud Dutreil.

Un changement de cap que l’on a pu observer dans de nombreuses municipalités européennes. Tout comme Munich ou Bergen, la deuxième ville de Norvège, la municipalité de Paris envisage de se tourner vers les standards libres. Rien n’a été officiellement annoncé, et pourtant selon des informations du quotidien Libération, Microsoft serait prêt à tout pour garder le marché des logiciels informatiques utilisés par la ville de Paris, à tel point que le géant américain aurait proposé des rabais de près de 60% sur ses tarifs. De fait, affirme Libération, qui cite un membre de l’entourage du maire de Paris, « ce chiffre pourrait encore baisser car les dirigeants de Microsoft craignent l’effet symbolique de perdre Paris plus que tout ».

Tel que c’est parti, dans quelques années Windows sera à ranger au placard. La menace est prise très au sérieux par Microsoft qui a décidément de plus en plus du mal à trouver des partenaires, mais qui ne s’avoue pas vaincu pour autant. Microsoft France se dit prêt à relever le défi que représente la volonté du gouvernement de recourir davantage aux logiciels libres. Christophe Aulnette, le président de Microsoft France reste confiant : « ce qui nous paraît important, c’est de regarder le coût global des solutions informatiques. Parce qu’en fait, le logiciel libre, ce n’est pas gratuit, cela coûte même très cher en maintenance, en services et en formation ». La position de Microsoft semble désormais si délicate sur le marché européen que le géant des logiciels a réglé, jeudi 1er juillet, l’amende de 497 millions d’euros que lui a infligé en mars dernier la Commission européenne pour abus de position dominante.

Myriam BERBER
Article publié le 01/07/2004
Dernière mise à jour le 01/07/2004 à 16:48 (heure de Paris)
Source www.rfi.fr

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