Il ya le sommet mondial de la Société de l’Information (SMSI) qui se déroule depuis quelques années de pays en pays et de séminaires en séminaires regroupant les Etats, le privé, et la société civile. Depuis 1996 à Genève avec le sommmet social mondial, on n’en finit pas d’organiser ces rencontres qui parfois ressemblent à des messes toutes faites pour louer le bon Dieu, le Numérique, les autoroutes de l’information, l’Internet, et enfin la société cybernétique ou société de l’information.

Mais connaissez vous Incommunicado ? je pense bien que non.
C’est une rencontre plus modeste de gens venant surtout des milieux universitaires, de l’élite intellectuel abordant plus ou moins les questions des technologies de l’Information et de la Communication. Cette rencontre s’est tenue le 16 17 juin à Amsterdam aux Pays Bas ([http://www.incommunicado.info-http://www.incommunicado.info]).
Plus de 200 personnes venant d’Afrique, d’Amérique Latine et d’Europe et d’Asie ont participé à cette rencontre qui s’est déroulée au Balie, lieu de rencontres et d’échange des intellos à Amsterdam.

Dans cet univers dépouillé de tout sentimentalisme, de questions partisanes, les tenants de telles ou telles approches peuvent échanger, discuter et se "chauffer sans merci" ;

Organisé par l’Intitut of Network studies de l’Université d’Amsterdam, en collaboration avec IICD,HIVOS et d’autres partenaires, j’ai assisté à cette rencontre où j’ai eu l’occasion de ramener les gens à la réalité, ma réalité où je dispense un cours à l’Université de Ouagadougou à un groupe de 750 étudiants et où j’ai à ma charge de former 563 étudiants avec 5 ordinateurs comprenant trois PC 486 et deux pentium 2 que je répare moi même en cas de pannes.

Dans ma réalité où le système D est roi, je longe des salles climatisées dans la même université fermée à double tour et abritant des PC de gamme P4 flambant neuf, mais où personne ne peut accéder...

Pourquoi ?, parce que le système de gestion est comme cela. Les autres salles de machines se sont vidées par suite de mauvaises gestion et à l’extrême, on met des règles très hautes qui vident les salles de machines d’étudiants désireux d’apprendre. Dans un système français où l’enseignement est un droit, il est difficile de faire payer un étudiant pour un service de formation en informatique sur le campus.

J’ai eu l’opportunité, grâce à un judicieux système de questions réponses imaginé par François Laureys de l’IICD parlé un peu de mon livre "l’ordinateur et le Djembé" qui décapent l’univers des TIC avec la langue du griot.

J’ai rencontré des personnes intéressantes lors de ce rendez vous, en particulier, le Directeur de l’Institut, une personne très humble et Mr Roberto Verzola qui a écrit un livre incroyablement super sur l’économie de l’information. Il y a en particulier un pasage dans ce livre que je conseille à toutes et à tous, un passage où il parle de seigneurs des réseaux :(http://www.edc.org/GLG/gkd/2004/Mar/0576.html.
Mr Roberto Verzola essaie de nous montrer que dans le monde des TIC, il y a des seigneurs à cols blancs qui pilotent tranquillement le monde derrière les écrans plats de leurs ordinateurs et aussi derrière les transferts financiers qui font et défont les entreprises et les hommes de ce monde.

En substance, une rencontre pas comme les autres où l’on échange en profondeur et où on apprend aux "extra terrestres universitaires" à revenir sur terre.

Sylvestre Ouédraogo
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