E-gouvernance
Balade au coeur de Bamako, capitale du MALI. ce lundi 9 août, le centre ville grouille de monde comme d’habitude. je décide de marcher à pieds pour voir comment la ville respire côté TIC de la rue. je passe devant la commission nationale pour l’UNESCO. Ici trône une pancarte devant la porte précisant l’existence d’un centre multimédia à l’intérieur. je continue ma route et arrivé au centre ville, je fais un crochet dans une petite boutique qui vend des téléphones GSM. je demandais au vendeur s’il avait des lecteurs MP3. il m’exhiba très vite un modèle et je lui demandai quelle était la capacité. il me répondit : illimité. je pouvais mettre tout ce que je veux dans le support.
je continue ma route et je rentrai encore dans un autre magasin. ici, on vend en gros et on ne s’intéresse pas aux petits acheteurs.
Je restai donc 5 minutes à observer le business. Pas moins de 30 téléphones écoulés en quelques minutes à un revendeur. Enfin, ils se décidèrent à échanger avec moi et j’achetais une bricole pour meubler la causerie rendue difficile du fait de mon pauvre bambara. A Bamako, si tu ne parles pas bambara, tu ne peux pas faire des affaires. On pense que celui qui parle le français fais le malin... et ce c’est pas intéressant de faire le business avec quelqu’un qui fait le malin.
Je pris la direction du marché de l’artisanat. A côté de l’entrée principale, deux jeunes sont assis à côté des vendeuses de perles avec des ordinateurs portables allumés. Profession : chargeurs de sons et de musiques. Le stand est beaucoup fréquenté par des dames et des jeunes filles en quête de nouveautés maliennes surtout. L’hymne de la coupe du monde également se vend bien. La chanson se copie à 100 FCFA, mais si vous voulez un lot de 20, on peut descendre jusqu’à 50 FCFA, me confie le jeune qui se prénomme WIZZI, pseudonyme pris sur le web. fais-tu également les recharges de téléphones ? lui demandai-je ?, non, c’est trop risqué. on peut te les voler et tu auras des problèmes avec tes clients, il y a d’autres personnes qui font ce boulot. il semble exister une division de travail qui fonctionne avec ses règles tacites.
De retour vers le musée, en face du centre culturel, je vis des dizaines de jeunes opérer dans la rue, au vu et au sus de tout le monde. métier : vendeurs de téléphones portables ambulants et même presque à la sauvette. on y vend un peu du tout. je sortis mon appareil photo et rapidement, un jeune s’approcha de moi pour me demander à combien je le vendais.
Un jeune assis en face d’une petite table attira mon regard. je m’approchai et lui demandai si les composants exposés sur sa table étaient en état de marche. il me confirma par la positive et je commençai à échanger avec lui : métier : réparateur de téléphone GSM.
J’achetai un chargeur avec lui afin d’alimenter la causerie. je lui expliquai mon travail et lui remis ma carte. envois moi un mail et je vais te donner ta photo. Ok, pas de problèmes, me répondit-il.
je fis alors quelques clichés et un jeune dogon à côté de lui me dit qu’il vient de Bandiagara, après avoir travaillé à Mopti dans une radio privé en, l’une des premières de Mopti. ce jeune de 22 ans ne rêve que d’une seule chose : être un ingénieur de son. pour le moment, il travaille comme stagiaire dans le complexe multimédia du ministère de la culture. je lui remis ma carte et il me promit de m’envoyer un mail peut-être, sa boite mail étant restée fermée des mois.
Après une bonne heure d’échange, je pris la route de ma case, ma tête remplie de toutes ces expériences vécues par les jeunes de la rue qui sont à l"ère des nouvelles technologies et qui apprennent et exercent sur le tas avec pour seule arme le courage et le désir de pratiquer, de trouver leur chemin hors des sentiers du chômage et de la délinquance.
Osylv, en vadrouille à Bamako.