Plaidoyers et lobbying
« Consolidation du commerce intracommunautaire à travers les technologies de l’information et de la communication (TIC) ». Tel était le thème du forum organisé en marge des travaux de la 5e foire de la CEDEAO. Cet événement s’est tenu le 10 mars 2008, à Ouagadougou, dans la Salle de la créativité du Salon International de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO). Il a réuni des experts de l’information et de la communication, des universitaires, des opérateurs économiques, des organisations paysannes et divers acteurs ainsi que leurs partenaires. L’objectif était de promouvoir les échanges commerciaux, en mettant l’accent sur l’impact des TICS dans le partage d’expériences et l’établissement de partenariat entre les hommes d’affaires.
Lors de cet événement, il était prévu une cérémonie officielle d’ouverture et des conférences-débats. Cette cérémonie de lancement des travaux, placée sous le patronage de Monsieur le Secrétaire général du Ministère des postes et technologies de l’information et de la communication, représentant Monsieur le Ministre, a été ponctuée par des interventions. De ces discussions apparaît l’importance des TICS dans les échanges intracommunautaires. En effet, les participants ont démontré une volonté de mettre à profit ces échanges et de favoriser le partage des expériences, afin de capitaliser ces connaissances, issues des communications.
M. Allassani OUEDRAOGO, Directeur général de la coordination des programmes de développement des TICS au Burkina, a exposé sur le « rôle des TICS dans la consolidation du commerce intracommunautaire ». Il a focalisé sur la contribution de ces technologies au sein des activités commerciales, sur les obstacles à leur expansion et sur les perspectives qui existent dans l’espace CEDEAO. Pour lui, le taux d’échanges dans l’espace est de l’ordre de 10 %. Il explique ce faible taux par le fait de la méconnaissance des pratiques commerciales, des mécanismes de la production et de la distribution des produits. Il préconise le cybercommerce pour résoudre ce déficit, à travers la mise en place d’une plateforme régionale de transactions électroniques e-B2B (électronique business to business) et e-B2G (électronique Business to Gouvernment).
Le professeur Filga SAWADOGO a traité de « l’environnement législatif et règlementaire du commerce électronique ». Il a relevé les opportunités qui sont offertes au monde des affaires d’évoluer avec le cybercommerce. Selon lui, la prudence est à observer quant à la fiabilité et la vérification des informations et sur la localisation géographique, la qualité des produits, etc.
L’ensemble des conférenciers n’a pas manqué de soulever les avantages qu’offre le commerce électronique, comme la réduction des charges, le temps, le plus large accès aux produits, à l’information et aux marchés. Néanmoins, diront-t-ils, quelques défis se posent au développement des TICS dans les PME.
À la suite des interventions, de nombreuses questions et contributions ont été enregistrées. Les préoccupations des intervenants ont porté sur plusieurs points allant de l’intégration des attentes des agriculteurs dans les produits industriels, jusqu’au rôle des organisations villageoises dans l’utilisation des TICS, en passant par les programmes de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International.
Au terme des travaux, les participants ont formulé des recommandations à l’endroit des gouvernements et de la CEDEAO. Tout d’abord, ils ont suggéré une implication réelle des autorités dans la promotion des TICS, en vue de définir une stratégie régionale en matière de commerce électronique. Aussi, il a été proposé la mise en ligne d’une plateforme expérimentale de cybercommerce ainsi qu’une meilleure vulgarisation de l’accès des TICS par la formation des acteurs et des politiques fiscales TIC souples.
Mme Guigma Karidja ;
Faso-dev