E-gouvernance
samedi 30 décembre 2006.
C’est maintenant une réalité, l’Etat burkinabè a cédé, hier vendredi en fin de matinée à Ouagadougou 51% des actions de l’ONATEL à Maroc Telecom qui s’est engagé à en faire une référence sous régionale.
Maroc Telecom est désormais l’actionnaire majoritaire de l’Office national des télécommunications (ONATEL) avec 51% des parts acquises pour un montant de 144 310 540 000 F CFA. L’acte de cession a eu lieu à l’hôtel Sofitel Libya de Ouagadougou par la signature du cahier des charges entre le ministre des Postes, des Technologies de l’information et de la communication et le directeur général de l’ONATEL d’une part, et du contrat de cession, de remise du chèque par le président du directoire de Maroc Telecom au ministre en charge du Commerce d’autre part.
Ainsi, Maroc Telecom s’est engagé à faire de l’ONATEL et sa filiale Telmob des entreprises de référence au sein des opérateurs régionaux. Selon le président du directoire de Maroc Telecom, Abdeslam Ahizoune, le repreneur va proposer des offres de télécommunications adaptées aux besoins des ménages (y compris ceux défavorisés) et des entreprises à travers des services faciles d’accès, simples d’utilisation et à des prix abordables.
« Nous sommes convaincus que l’accès aux Télécoms et plus largement aux technologies de l’information et de la communication est un puissant facteur de développement économique et social », a dit M. Ahizoune. Premier opérateur d’Afrique par le nombre d’accès internet haut débit, Maroc Telecom entend nouer des partenariats communs avec des opérateurs de pays voisins pour permettre à l’ONATEL d’être plus agressif sur le marché.
Aussi, le ministre Benoît Ouattara a souligné que l’engagement et le professionnalisme avérés du repreneur stratégique potentiel est une garantie pour la mise en ouvre du plan de développement cohérent et continu susceptible d’ériger l’ONATEL en leader des télécommunications aux plans national et sous-régional.
Plaidant pour un accès des Burkinabè au portable où qu’ils soient, Benoît Ouattara a annoncé le deuxième volet de la privatisation de l’ONATEL. Celui-ci va consister à octroyer 20% des actions à l’actionnariat public national ou sous-régional et 6% au personnel. Cette séquence, qui va bonifier la réputation et l’expérience de l’actionnaire stratégique sur le marché boursier, interviendra en 2007.
S. Nadoun COULIBALY
W. Madina GOUBA (Stagiaire)
La parole aux différents partenaires
Abdeslam Ahizoune, président du directoire de Maroc Télécom : Bien entendu, les salariés seront au cour de ce processus. Ce sont eux qui vont être les acteurs de cette transformation. Donc il n’y a aucun souci à se faire pour le personnel.
Moussa Sanfo, directeur général de l’ONATEL : Nous pensons que le choix du gouvernement permettra véritablement d’amorcer un développement plus rapide et de faire en sorte comme les autorités l’ont dit dans le discours que l’ONATEL continue de contribuer au développement de notre pays. Nous allons profiter de l’expertise de Maroc Telecom dans la gestion des ressources humaines. Je pense qu’il y’ aura des retombées pour les abonnés, les consommateurs à travers une proposition d’offres variées et à des tarifs bien abordables pour toutes les couches de la population burkinabè.
Madame Janie Letrot, directrice de la réglementation, de la communication et du développement international, membre du directoire : Conformément au cahier des charges qui a été signé, les obligations y contenues comme la couverture du pays vont être respectées dans un délai précis. Nous allons mettre l’accent sur les aspects comme le développement des Technologies de l’information grâce à l’internet qui est un enjeu très important pour le pays, pour le développement éonomique et social.
Nous allons proposer au public, à la population des offres qui seront faciles à comprendre, à des prix abordables. Nous allons aussi concevoir des offres spécifiques également pour les entreprises. Parce que les entreprises dans une économie mondialisée ont besoin d’infrastructures de télécommunication performantes et compétitives. Voilà quelques-uns de nos actes stratégiques qui ont été développés par le président de notre directoire M. Ahizoune.
Nous partageons totalement la vision du gouvernement, de faire de l’ONATEL un acteur de référence dans le domaine des télécommunications non seulement au Burkina mais également dans la région. Pour cela, nous allons envisager une possibilité de nouer des partenariats entre l’ONATEL et les pays voisins.
Propos recueillis par SNC/MG