E-gouvernance

Turbulences Internet dans les CLIC au Mali en juillet 2006

Nous sommes à Biandiagara en juillet 2006 au CLIC dans la ville situé au sein de l’enceinte de la Mairie.



Un CLIC est un centre local d’Information et de Communication.
Au Mali, l’USAID en a financé 13 dans des zones différentes. Partis de Ouagadougou pour une ballade en 2CV, nous sommes passés en juillet 2003 au CLIC de Bandiagara, poussé toujours par la curiosité de voir comment se développent les télécentres en zones rurales.





Sali Timbeli, Président du Comité Consultatif du CLIC Kibel Guine de Bandiagara.

Le CLIC fonctionne à merveille à Bandiagara dit le gestionnaire en parlant des aspects positifs
. Nos clients potentiels sont des touristes. Bandiagara est une zone touristique, en moyenne nous nous avons 36 000 touristes qui passent chaque année. Tous les touristes qui passent ont besoin de la connexion à l’Internet. Malheureusement, sous sommes confrontés à d’énormes problèmes par rapport à la fixation du prix du tarif de connexion. La connexion ici est à 1500f/l’heure.

Malheureusement ces 1500f/l’heure ne sont pas à la portée de la population. 1500f/l’heure pour une population comme Bandiagara où la pauvreté sévit, ce n’est pas facile. Alors que le CLIC ne doit pas faire seulement de l’économie, mais aussi le social. Le bailleur nous a dit que ce n’est pas le social, ni seulement l’économie, il faut juguler les deux. Mais il s’est avéré de l’autre côté et que si ça ne marche pas, si l’argent n’est pas là, nous ne pouvons pas supporter la connexion parce que la connexion nous la payons à 157 000F cfa/mois. Ça ce n’est pas facile dans les CLIC où ça ne marchent pas. Dans les CLIC où ça ne marche pas, ce n’est pas possible et récemment on vient de nous envoyer un message, on nous a dit de payer en début du mois. Qu’est ce que ça veut dire ? ça veut dire de payer avant consommation ; de pré-financer la consommation, ce qui n’est pas facile pour nous.

Le problème est là. Moi particulièrement je gère un truc, je ne dirai pas cyber café mais au début quand le CLIC mettait en place je gérais un petit centre de technologie de l’informatique. Malheureusement ; c’est suite à ça que je suis devenu président et aujourd’hui on me dit que je suis devenu un concurrent potentiel du CLIC, donc de ce fait, de démissionner. Or dans la localité je suis bon, je ne dirai pas que je suis le meilleur informaticien, mais je fais parti des meilleurs qui sont entrain d’explorer ce domaine, exceller dans ce domaine pour voir qu’est ce qui se passe réellement dans les nouvelles technologies même.

Mairie de Bandiagara



Bon je suis concurrent mais pourquoi on ne veut pas de concurrent. Dans une entreprise, il faut forcément un concurrent. Si il n’y a pas de concurrent dans l’entreprise, on ne parlera pas de progression. Il faut voir les tendances. Quelles sont les tendances aujourd’hui, demain et à venir pour pouvoir réellement cadrer là où nous voulons aller. Le simple fait que je suis en train d’évoluer dans le monde de l’informatique et le CLIC et là, on me dit voilà si c’est ça, il faut démissionner, que cela ne fait pas parti de la philosophie du CLIC. Bon, je ne profite de rien du tout. Donc si je peux simplement aller à part entière, évoluer dans mon domaine ; tant mieux, ils sont en train de multiplier mes chances dans la concurrence.

Ils sont en train de multiplier ma chance parce que à un moment donné, je dis c’est bon si c’est ça je ferme ma boite. J’avais fermé à un moment donné, mais je dis mais c’est pas possible, il faut qu’il y ait un concurrent pour que les choses se décantent. Imaginez quand on dit il faut pas faire la concurrence et on dit on vient pour le social. Qu’est ce que ça veut dire ne faut pas faire la concurrence et le CLIC est social. Il faut rechercher le jus milieu !

A la recherche de solutions de survie

On peut avec notre connexion VSAT être provider à Bandiagara, ce qui nous permettra de tenir financièrement et de proposer des tarifs sociaux. Il est possible de fournir l’Internet à des à des ONG, à des associations, à des partenaires privés, mais il faut payer 800 000F pour qu’on nous donne une antenne et puis une redevance de 75 000F/mois. Ça ce n’est pas à la portée d’une structure qui est à Bandiagara, que vous soyez association, ONG ou particuliers.

D’une part si vous êtes aussi un privé, vous ne pouvez pas avoir ce privilège d’être un provider soi disant pour ne pas concurrencer le CLIC et de d’autre part, on dit encore que c’est du social ! Vraiment, je dis que les bailleurs doivent revoir cette façon de gérer des nouvelles technologies, ce n’est pas un mystère, c’est un outil de travail, c’est-à-dire le monde appartient à celui qui l’écoute et est le mieux informé.

Connexion coupée pour tous les CLIC ?

Présentement nous n’avons pas de connexion par ce que au Mali il y a 13 CLIC. Parmi les treize il y a des CLIC où ça ne marche pas, parce qu’il n’y a pas de zones touristiques. Le constat est là, là ou il n’y a pas de zones touristiques ça ne marche pas, il n’arrive même pas à payer leur personnel, et aujourd’hui, nous, nous parvenons à payer notre personnel, à payer l’abonnement parce que les touristes fréquentent notre CLIC. Si ça se limitait à la population, elle n’allait pas pouvoir supporter ce tarif élevé et on ne pourrait pas payer la connexion. Présentement, on est coupé de l’Internet depuis jeudi 4 à 5 jours et les gens faufilent pour demander pourquoi y a pas de connexion. Le gérant du satellite a coupé parce qu’il y a des impayés, le propriétaire demande de payer en début du mois. Comme je viens de le dire, il faut pré financer. Voilà nous sommes à ce niveau.

Propos recueillis par Sylvestre Ouédraogo ; coordinateur de Burkina-ntic de passage au CLIC de Bandiagara en juillet 2006.

Mr Sali Timbeli en compagnie de travailleurs de la Mairie exibant les posters sur la sécurité informatique offerts par Burkina NTIC

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