Dans le cadre du programme cyberjeune de Oxfam Quebec, l’association Yampukri pour la promotion et l’accès des jeunes africains aux TIC a reçu d’octobre 2006 à mars 2007 en stage une spécialiste en multimédia. Au terme de son stage de cinq (5) mois Manuel Freire, nous livre ses sentiments.

Pouvez vous vous présenter à nos lecteurs ?Je suis Manuel Freire. Je suis portugaise d’origine et je vis au Canada. Mon domaine d’expertise c’est le multimédia et le design graphique. En gros, tous ce qui concerne la communication visuelle.

Dans quel cadre s’inscrit votre stage à Yam Pukri ?
Je suis venue à Yam Pukri dans le cadre du programme cyberjeunes de Oxfam Quebec. Ce programme vise à accompagner les structures africaines pour une meilleure intégration des TIC. Par ailleurs, elle vise l’employabilité des jeunes canadiens. Ce programme offre aux jeunes professionnels canadiens dans le domaine des technologies de l’information et de la communication l’opportunité de faire leur première expérience a l’extérieur.

Personnellement qu’est ce qui vous a motivé à faire un stage en multimédia au Burkina ?Au terme de mes études, je recherchais des expériences dans les domaines qui touchent à d’autres medias et si possible dans des environnements culturels différents du mien avant d’engager une carrière professionnelle solide, raison pour laquelle j’ai soumis mon intérêt a Oxfam Quebec. Heureusement Yam Pukri aussi avait soumis auprès de Oxfam leur besoin en terme de compétence en multimédia.
J’ai donc été retenu pour venir leur apporter mon appui.

Durant ces cinq (5) mois à Yam Pukri, quelles sont les activités que vous avez réalisées ?Les activités phares furent la réalisation de films documentaires. Au fait mon stage s’inscrivait dans le cadre de l’initiative TV Wagues, la télévision virtuelle du sahel de Yam Pukri. C’est un portail vidéo www.wagues.org qui a pour ambition de montrer à travers des reportages vidéo la vie des africains, leur créativité et surtout susciter un échange entre africains et gens du monde via des images et la vidéo.
Donc nous avons travaillé pour pouvoir lancer le site avec au moins un minimum de films. Ces petits reportages ont été très enrichissants pour moi. Cela m’a permis de prendre contact avec différentes réalités de la ville de Ouagadougou. Par exemple j’ai découvert des artistes très engagés, des femmes qui mènent des initiatives de développement impressionnant.....
En plus de cela, j’ai donné un certain nombre de formation au profit des membres et des bénéficiaires des services de Yam Pukri. Ces formations furent très importantes parce que c’est ce qui assure aussi la pérennité de mon passage ici. Maintenant il y a des personnes qui sont prêtes à continuer mon travail. Par exemple la mise en page du bulletin Burkina -NTIC est maintenant faite à l’intérieur. Aussi ils seront autonomes dans la réalisation de leurs documents promotionnels. Au delà de ces deux grands axes de travail, il y a beaucoup d’autres activités qui se sont présentés et qui se sont faufilés dans le plan de travail mais qui restent toujours liées au domaines et à l’objectif de ce stage.

Autres pays autres réalités, vous avez découvert une association qui œuvre pour la promotion des NTIC dans un pays ou les TIC ne sont très développées, quelles appréciations après ce bref séjour ?Je me suis senti très privilégié. Même si le pays est à ses premiers pas dans le domaine des TIC, Yam Pukri n’est pas à ces premiers pas. J’ai découvert que Yam Pukri fait parti des meneurs de course dans le domaine des nouvelles technologies de l’information au Burkina faso. Toute chose qui a facilité mon travail. J’étais avec des gens qui sont très familiers aux TIC. Tout ce qui manquait c’est savoir optimiser, en apprendre davantage. Toutes les personnes que j’ai rencontrée avaient la maîtrise de l’informatique de base. Donc je leur ai juste apporté des atouts, du surplus. Dans l’ensemble, mon intégration a été très facile dans l’équipe.

Qu’est ce que vous gardez le plus longtemps comme bon souvenir ?La proximité avec les gens, la polyvalence aussi. A longueur de journées nous avons échangé. J’ai aussi eu le privilège de travailler juste a côte de mon superviseur de stage. J’ai bénéficié d’un suivi très continu de mon travail. Monsieur Ouédraogo a intervenu dans tous les films, il me voyait faire le montage en gros il voyait tout les jours le travail que je faisais. Cette proximité est très importante pour la réussite du travail. Même du côté adaptation culturelle, mon superviseur m’a donné beaucoup de conseil. Il a fait un suivi régulier de mon travail mais aussi un suivi de mon orientation puis de mon insertion dans la ville de Ouagadougou. Cela m’a beaucoup marqué et c’est vraiment important.

Et comme faiblesses ?Je pense qu’il y a eu des volets à Yam Pukri auquel je n’ai pas eu le temps de toucher. Par exemple le visuel des sites web, car il a fallu faire des choix. Alors le conseil que je donne à Yam Pukri ça serait de rechercher quelqu’un qui va aussi travailler ce volet prochainement. Car c’est aussi un volet qui a beaucoup de potentiels et qui aujourd’hui est très important dans la communication.

Quel rapport comptez vous garder avec Yam Pukri ?C’est sur que Yam Pukri à travers son insertion côté professionnel et ses contacts avec IICD, je trouve que ça m’ouvre des portes. Cela m’a donné beaucoup d’ídées par rapport au développement de la communication internationale. J’ai découvert de nouvelles démarches professionnelles. Je ne sais pas encore si je vais toutes les suivre mais ce stage m’a beaucoup ouvert les yeux à d’autres opportunités professionnelles, Côte humain, il faut dire que les j’admire les personnes avec qui j’ai travailler et c’est avec eux que j’aimerai garder contact.

Est que le travail de création de production va continuer de façon virtuelle ?
Il se pourrait bien que ce travail continu à distance. Aujourd’hui tout cela est tellement facile. Je pourrais bien répondre à des préoccupations surtout au niveau de la formation. On n’a pas pu tout maîtriser, j’espère pouvoir continuer à appuyer notamment dans la mise en page de Burkina NTIC. Je resterai disponible pour des questions et c’est sur que de mon coté, j’aurai aussi des questions. j’espère aussi que les autres resteront aussi à mon écoute.

Un dernier mot
J’ai trouvé la vie relativement facile à Ouagadougou. Ce que j’ai trouvé aussi qui n’a pas de prix, c’est la sécurité. Ce qui facilite l’intégration aussi c’est que Ouagadougou est une ville qui bouge et c’est aussi une ville sécuritaire. Cela donne une qualité de vie qui est unique. C’est l’une des villes où on peut bouger, on a complètement une liberté de mouvement, de mobilité. Pour moi cela c’est très important ça réellement contribué à mon adaptation.

Propos recueillis par Roukiattou Ouédraogo BNTIC