Vie du réseau

Le partage des connaissances au service du monde rural

Le partage des connaissances au profit du monde rural par les NTIC, mission de Bénédicte Marcilly de l’IICD au Burkina Faso

Le partage des connaissances au service du monde rural.
Pour l’Institut International de la communication et le développement (IICD) le partage des connaissances pourrait améliorer de façon notable la vie des populations rurales.
Benédicte Marcilly , la chargée de ce programme pour le Burkina, le Mali et le Ghana a effectué en fin avril une tournée d’ échange dans quelques régions du Burkina. L’ objectif de cette visite était de percevoir toute la dynamique de partage de savoir enclencher par les projets TIC et Agriculture au Burkina .
Entretien...

Concrètement qu’est ce qui motive cette visite ?

B.M. : Mes collègues qui s’occupent du volet projets de l’IICD ont initié une dynamique projet sur les TIC et l’agriculture, je suis donc là pour voir si au delà des projets les populations peuvent commencer de même une dynamique d’échange, de partage d’informations et dans quelles mesures ils peuvent être rattachés au réseau Burkina NTIC si elles le désirent ou contrairement mettre en place une communauté virtuelle ou réelle de partage de savoirs.
C’est aussi pour mieux échanger avec la coordination du réseau Burkina NTIC, appuyer ces activités et élaborer les stratégies pour le reste de l’année.

Pouvez vous nous faire un bref aperçu des activités menées sur le terrain ?

B.M.
 : Nous avons été à Ouahigouya dans le cadre d’ un jeu concours organisé par le réseau Burkina NTIC en collaboration avec la radio La Voix du Paysan . J’ai pu donc voir comment cela se passait, nous avons également visité des cybercafé, des télé centres.
Pour le volet agriculture, nous avons effectués une sortie sur Bokin avec l’organisation partenaire Sahel Solidarité et l’autre sur Zabré pour rencontrer l’association Paglagiri qui travaille déjà avec le réseau Burkina NTIC. Nous avons constaté l’immense effort déployé par les populations elles mêmes avec très peu de moyens. Ces populations ont un réseau d’échange d’information qui fonctionne bien. Il serait alors intéressant de pouvoir relier ce qui se passe sur le terrain avec ce qui se passe à un niveau beaucoup plus global pour bénéficier de plus de possibilités d’actions et d’opportunités.

Comment l’idée de partage de connaissance à travers le réseautage est perçu par ses populations ?
Nous avons expliqué à ces populations ce que l’IICD fait à travers l’idée de partage de connaissances et comment nous voyons par exemple cela en terme d’amélioration des conditions de vie. Par exemple pour leurs doléances, nous leur avons expliqué que nous ne pouvons pas leur accorder des financements mais qu’en échangeant avec eux, nous nous rendons compte de leurs difficultés et que nous pouvons partager leurs informations sur le site web ou le bulletin du réseau Burkina-NTIC et de là des partenaires intéressés pourraient les connaître et les appuyer. Les gens ont réagi positivement à cela. Mais l’idéal ce serait que les concernés eux même puisse connaître le circuits et faire passer leurs informations.

Selon vous quel accueil pourrait être réservé aux TIC dans ces régions après cette tournée ?
Nous avons constaté un réel engouement des populations autour des projets TIC et agriculture. A Bokin, Sahel Solidarité dans ce cadre aura un certain équipement et des personnes ciblées seront formées et constitueront un relais en vue de faire profiter les populations des avantages des TIC.
A Zabré, l’association Paglayiri a un projet de radio communautaire et d’ouverture d’un centre multimédia. Les femmes ont affirmé qu’elles avaient besoin d’un tel outil pour s’exprimer et faire la promotion des différentes activités qu’elles mènent et pouvoir se rapprocher davantage du réseau, ce qui montre que la question du besoin ne se pose pas mais surtout c’est de savoir comment développer autour de l’outil une dynamique d’échange.

Dans les régions visitées quelle est l’état d’appropriation des TIC par les populations ?

B.M. : Si on parle d’infrastructures, d’équipements, il reste pratiquement tout à faire dans certaines régions. Mais si on parle de sensibilisation , de connaissances de ce que sont les TIC, il y a pas mal d’efforts qui sont entrepris à travers les associations et ONG qui travaillent par exemple dans le domaine de l’agriculture et qui se rendent compte de l’importance des TIC pour elles si elles veulent montrer ce qu’elles font ou suivre le cours des marchés pour positionner leurs produits.

Avez vous perçu un engouement de la jeunesse autour des TIC lors de votre tournée ?

B.M. : A Bokin et Zabré, c’est surtout les femmes qui étaient en grand nombre lors de notre rencontre. C’est plutôt à Ouahigouya que nous avons rencontré beaucoup de jeunes. Mais
à travers leur façon de s’exprimer sur leur jeu concours , j’ai noté un certain engouement et une reconnaissance de l’importance des TIC pour eux, malgré leurs multiples difficultés d’accès. Une certaine solidarité se dessine dans leur compréhension des TIC.


Qu’est qui vous a plu et déplu durant cette tournée ?

B.M. : A Bokin , le fait d’ arriver presque à l’improviste et de pouvoir rassembler en l’espace de dix(10) minutes sous la chaleur et sous un arbre où il avait à peine de l’ombre, des personnes qui malgré les multiples difficultés qu’ils exprimaient étaient quand même disponible pour le partage de connaissances m’a très marquée. Il y a également le jeu concours à travers lequel la radio a été parfaitement associée aux TIC.
Ce qui m’a déplu c’est le fait qu’on ne fait pas assez d’efforts vers les milieux ruraux. Je pense qu’au lieu de penser pour eux, il faudrait les permettre de s’exprimer en respectant leur moyens de communication et ouvrir leur champ de vision sur l’existence des TIC sans vouloir à tout prix qu’ils disposent d’ un ordinateur, s’ils ne le désirent.

Interview réalisée par Roukiattou Ouédraogo
Etudiante en communication
Roukiattou@yahoo.fr

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