Le réseau Burkina NTIC, le réseau d’échange d’information sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication en collaboration avec l’Institut Internationale pour la Communication et le Développement (IICD) a organisé un séminaire sur la sécurité informatique. La rencontre qui s’est tenue le 02 juillet 2004 à l’hôtel Splendide de Ouagadougou a regroupé 70 personnes venant des institutions publiques, privées et de la société civile, professionnels et non professionnels de l’informatique.

Les participants ont échangé pendant une demi journée sur les difficultés qu’ils rencontrent dans l’utilisation des TIC et surtout de l’Internet. Ils ont également découvert des astuces pour se protéger des virus et des multiples arnaques sur l’Internet .

Au Burkina Faso en moins d’une décennie, l’informatique est devenue omniprésente et s’est immiscée dans l’environnement quotidien des individus. Le nombre de cybercafés et de centres de formation sur les TIC ne cesse de croître dans les principales villes. Les entreprises, les institutions publiques et privées se dotent chacune d’un site Internet. Le courrier électronique est fortement utilisé dans les cybers cafés et représentent plus de 70% des usages. De nombreuses personnes voient en ces outils une nouvelle opportunité pour l’Afrique de se développer. Mais l’utilisation de ces nouvelles technologies n’est pas sans risques. Sur le plan matériel et logiciel, la vigilance doit être de mise, car facilement l’on peut détruire son équipement et ses données informatiques par les transferts des virus entre ordinateurs, voire être victime d’escroquerie sur l’Internet.

Les équipements informatiques doivent être sécurisés sur toute la chaîne d’utilisation car la survie du matériel et des données en dépend. C’est donc pour harmoniser les connaissances des professionnels et des usagers que le réseau Burkina NTIC en collaboration avec l’IICD a organisé ce séminaire d’information sur la sécurité informatique. Cette rencontre du
02 juillet a permis aux participants de mieux appréhender la problématique de la sécurité informatique, de connaître les difficultés que les professionnels et les usagers rencontrent sur l’ordinateur et surtout sur Internet. L’objectif s’est aussi de mettre en place un cadre d’échange d’information sur le plan national afin de s’informer mutuellement et de sensibiliser les autres acteurs sur la question.

Cette rencontre a débuté au environ de 8h 30mn avec le mot de bienvenu et la présentation du programme de Mr Ouédraogo Sylvestre, coordonnateur du réseau Burkina NTIC.

Avant d’entamer le vif du sujet, les différents exposants se sont présentés à l’assemblée.

Tout d’abord François Laureys, a fait une brève présentation de L’IICD et de ce qu’ils attendent de cette demi journée de travail.

Pendant, plus d’une demi heure Mr Ouédraogo a ensuite animé une séance d’échange interactives avec les participants. Les séminaristes ont exposé de multiples problèmes qu’ils rencontrent dans l’usage quotidien de l’ordinateur. Plusieurs expériences liées aux virus, aux mauvaises utilisations de l’ordinateur, aux arnaques sur Internet ont été partagées. Il ressort de ces différentes interventions que le problème de la sécurité informatique au Burkina se situe à plusieurs niveaux. Tous d’abord, la plupart des utilisateurs n’ont pas reçu une formation basique en informatique. Pour Mr Ouédraogo, utiliser l’ordinateur sans une formation c’est comme vouloir piloter une voiture de course sans permis de conduire. Donc l’utilisateur s’expose à toutes les déficiences de l’outil car il n’a aucune notion sur comment s’en prémunir.
D’autres participants ont également souligné le manque de sensibilisation sur l’utilisation de ces nouvelles technologies. L’un d’eux notera qu’au Burkina, beaucoup de personnes ne connaissent pas l’informatique et donc qu’il y a une nouvelle forme d’alphabétisation à mener.

Pour les informaticiens et les fournisseurs d’accès le manque d’un cadre de concertation dans l’utilisation des TIC a été déploré. Selon Mr Sylvain Zongo de ZCP, Le problème ne se situe pas uniquement au niveau des usagers mais également chez les informaticiens eux mêmes. Il note, que dans beaucoup d’entreprises, des informaticiens finissent par constituer des freins car ils s’appuient sur un certain nombre d’acquis qu’ils ne veulent pas remettre en cause. Alors que la sécurité informatique demande beaucoup de compétences et il y a très peu d’entreprises qui peuvent employer des ingénieurs spécialistes en sécurité. Pour lui le Burkina gagnerait à s’inspirer des expériences des pays ou les professionnels ont constitué des groupes de travail pour pouvoir dépanner tout le monde dès qu’il y a un problème donné. Rien qu’au niveau des fournisseurs d’accès il faut qu’on puisse se concerter pour arrêter une politique et pouvoir aider les utilisateurs affirment-il.

Mais comment faire pour expliquer simplement à l’utilisateur le mécanisme d’Internet et les mesures de protection pour se prémunir contres ces déficiences ?

C’est tout d’abord M.Sakandé de Yam Pukri qui pendant une trentaine de minute va tenter de répondre à cette question. Il éclaire le public sur l’Internet et comment ça marche. On retient de son exposé que Internet est né dans le monde de l’armée aux Etats-Unis. Mais elle va rapidement s’étendre à tous les domaines. En somme, Internet est un regroupement de milliers de réseau utilisant le même ensemble de protocole coopérant pour offrir une interface unique à leurs utilisateurs.

Innocent Sawadogo de SULGA Concept , service informatique par une approche dynamique a permis également, aux participants de comprendre le cheminement de leur courrier électronique, les dangers que courent leurs messages, les problèmes de spams et les bonnes attitudes et protection à prendre.

C’est monsieur Ousséni Zongo, chargé de renforcement des capacités à l’IICD qui aborde la problématique des virus. Il définit le virus comme un logiciel plus ou moins nocif ayant la faculté de se reproduire automatiquement. . Leur risque majeur sur Internet c’est leur effectif élevé, leur fonctionnement automatique et leur vitesse de propagation.

Il souligne qu’il y a différents types de programmes malveillants sur Internet, en plus des virus, on a le troyen ou cheval de troie et contrôle à distance qui est un logiciel qui permet le contrôle à distance de votre ordinateur et souvent l’accès a vos fichiers et aux commandes système, le Spyware un programme dédié à l’espionnage, les intrusions manuelles ... Les formes des virus évoluent sans arrêt et les risques d’intrusion sont énormes avec des failles de sécurité. Il prodigue a l’assemblée des conseils et quelques des moyens de protections.

La séance a pris fin avec la présentation d’un CD-Rom sur la sécurité informatique réalisé par l’IICD. Tous les participants ont reçu gratuitement ce CD-Rom qui leur permettra d’installer des logiciels de protection sur leur ordinateur.

Les participants ont décidé de la mise en place d’un cadre d’échange d’information sur le sujet bientôt.

Roukiattou Ouédraogo, B-ntic