Vie du réseau

Ousséni Zongo de l’IICD : Les TIC peuvent contribuer à limiter l’exode rural
L’institut international pour la communication et le développement (IICD) depuis quelques années a initié des projets dans le domaine des NTIC au Burkina. C’est dans ce cadre que Ousséni Zongo et François Laureys ont du 25 juin au 08 juillet 2005, effectué une tournée dans les localités concernées. Au terme de leurs travaux, nous avons rencontré M.Zongo. Entretien.....

Pouvez- vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je suis ousséni Zongo, ingénieur informaticien de formation. J’ai travaillé dans des maisons comme Guiness, Microsoft et je suis aujourd’hui chargé de renforcement des capacités à IICD.

Quel est le but de votre visite au Burkina Faso ?

Nous avons des projets au niveau du Burkina, donc je suis venu pour voir réellement, quels sont les problèmes que ces projets rencontrent et les problèmes de formation des formateurs que nous avons engagés dans le cadre de ces projets.

Concrètement en quoi ont consisté vos séances de travail ?

Nous avons tout d’abord avec nos partenaires du réseau lien organisé un séminaire sur la sécurité informatique à Ouagadougou. L’objectif de ce séminaire était de faire prendre conscience aux participants sur le problème de la sécurité sur Internet. Il faut reconnaître que jusqu’aujourd’hui la sécurité informatique est encore à l’état embryonnaire. Certaines personnes ne sont pas encore saisies du danger que représente la sécurité dans les Nouvelles Technologies de l’Information et la Communication. Beaucoup de personnes ne voient que les possibilités de développement, et d’échanges que ces outils offrent, mais ignorent qu’il y a des mesures et des précautions à prendre. Il y a des risques dans l’utilisation des NTIC, il y a une nécessité de prise de conscience au niveau de chaque pays et pour toute personne.

Ensuite, dans le cadre de nos projets en milieu rural, nous avons avec nos partenaires de l’ONG Sahel Solidarité lancé nos activités de formation en NTIC. Ces populations ont bénéficié de matériels dans le cadre de la sensibilisation en hygiène.
Ce fut donc une occasion pour montrer à la population de BOKIN que les NTIC sont entrées dans leur monde et qu’il faudrait que dès maintenant se rendre sur place dans leur localité pour comprendre et apprendre ce que c’est que les NTIC.C’est pour nous une façon d’envoyer le monde rural vers un monde plus vaste. Ils pourront désormais communiquer avec l’extérieur, et traiter de manière cordiale leurs affaires à tous les niveaux.
Nous avons aussi été à Léo pour échanger avec nos partenaires.

Quels commentaires pouvez-vous faire sur les NTIC dans les régions que vous avez visitées ?

Ce fut pour moi très impressionnant. Nous avons vu des personnes qui ne connaissaient même pas la signification des NTIC, le terme même était à apprendre au lancement des projets. Parmi ceux-ci des personnes sont arrivées à savoir ce qu’était les NTIC, à devenir « des petits experts »’, car ils peuvent faire un traitement de texte, créer un compte yahoo.

A Léo, pendant la séance de travail, nous avons rencontré une femme qui était tellement heureuse, qu’elle a affirmé qu’elle se sentait aussi importante qu’un ministre. Elle qui n’avait jamais touché à un ordinateur et aujourd’hui elle sait qu’il y a des personnalités qui ne connaissent même pas le clavier. Elle est donc fière de dire qu’elle peut écrire une lettre, elle peut envoyer un mail. Cela m’a beaucoup réjoui parce que de cette dame on lit une joie qui s’illumine grâce aux TICs.

Pour vous que représente les NTIC pour ces populations rurales, en majorité analphabète et pauvre ?

C’est là le défi, la partie la plus intéressante parce que pour eux les nouvelles technologies, c’est un mystère. C’est un nouvel outil de communication et de travail qui s’ajoute à leur monde c’est donc un plaisir de découverte. Ces nouvelles technologies sont également importantes dans le monde rural parce ce qu’elles peuvent limiter l’exode rural, pour la décentralisation aussi ça va beaucoup aider.
Des jeunes qui découvrent les TIC n’auront plus besoin d’aller dans la ville pour envoyer leur mail ou surfer. Les TIC c ‘est l’université chez soi. Désormais l’université de Ouagadougou peut être à Bokin de façon virtuelle.
C’est donc un combat pour l’éducation, pour le maintien des jeunes dans leur terroir, la lutte contre la délinquance que nous menons.

Mais face aux difficultés d’accès à l’énergie électrique dans ces localités que faites-vous ?
Il faut dire que, les choses vont se mettre en place progressivement. Même en Europe les émergences des nouvelles technologies ont rencontré des difficultés. Mais c’est ensemble que ce soit au niveau des paysans, des promoteurs des projets et de l’Etat qu’on trouvera des solutions idoines. Il faut noter également que ces nouvelles technologies sont vastes et elles progressent très rapidement pour proposer des portes de sortie dans ces genres de situations.

Que peut-on attendre de ces populations que vous accompagnez dans l’appropriation des nouvelles technologies ?

On attend d’eux deux choses, d’abord un boom de connaissance en matière de TIC. Ensuite un monde rural qui ira vers une éducation et une formation plus pointue. Comme avec les NTIC l’on n’a pas besoin de montrer son extrait de naissances avant d’avoir l’autorisation d’apprendre les jeunes comme les vieux pourront renforcer leurs connaissances ! Ceux qui à un certain âge se sentaient gêner d’aller apprendre, derrière l’ordinateur ils peuvent se remettre au travail. Ces outils vont donc casser beaucoup de mythes dans nos pays.

Votre dernier mot.

Les NTIC que ce soit en Afrique, en Europe, partout dans le monde est la clé du développement. Nous africains devrions prendre rapidement ce train qui est déjà en marche. Au niveau de IICD notre philosophie est sou tendue par cette phrase NTIC FOR D c’est à dire les NTIC pour le développement Dans tous les secteurs les NTIC sont des outils de développement Désormais du village de Bokin, on peut communiquer directement avec un autre village en Europe ou aux Etas-Unis. Alors qu’auparavant il fallait se déplacer à des kilomètres pour poster sa lettre ou envoyer son fax. Toutes ses barrières tombent avec les nouvelles technologies. C’est donc des outils qu’il nous faut pour réduire notre sous développement.

Propos recueillis par Roukiattou Ouédraogo.B-ntic

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