Vie du réseau
Pendant ce temps là, de l’autre côté du globe, la Chine nous emboite le pas, sur les furieuses Autoroutes de l’Entropie. Elle participe en silence, bonne élève, à la valorisation du Net - mais c’est point net du tout. Car seuls une poignée d’"élus" émargent encore aux bénéfices, à la marge d’un milliard et quelques reconvertis d’office et inlassablement convoqués à survivre - dans l’urgence.
On ne refera pas le monde ici, mais on peut au moins dire qu’il y a pire : Yahoo !, Google et d’autres metteurs en scène de nos nouvelles "vérités premières" -tous démocrates "bon teint"- coopérent un peu partout, et de plus en plus, aux entreprises oh ! combien délatoires mais tellement opportunistes de gouvernements démaquillés et bien ’’débridés’’ pour la circonstance, à faire taire les inopportuns... Tristes sorts... tristes sirs.
Combien de millions de petits Chinois, obligés de la fermer pour un grain de riz... et moi, et moi... et nous ! Prendre ses responsabilités... surtout à cette époque formidable, où la possibilité de l’ouvrir nous est enfin offerte - ou plutôt : à prendre ! Libre choix de nous y con-former ou pas. C’est bien de choix dont il s’agit ; de responsabilité collective.
C’est la responsabilité de garder ou non le silence, un silence complice à défaut d’être coupable ("responsables mais pas coupables"...) Le choix de continuer ou pas à regarder en silence. Les trains continueront de passer, alors on pourra dire qu’on avait rien vu... et continuer à brouter tranquillement. Mais c’est dangereux : un train en cache parfois un autre...
"Vive" la Fête de l’Internet ! Faites de l’Internet ce qu’il vous plaira d’en dire et d’en faire ! Tout est permis ou presque, tant que souffle l’esprit de la fête.
Peut-être même pouvons nous tisser ensemble, presque à notre insu, ce supplément d’âme qui nous préservera d’un web 2.0 qui par moment, et à bien des égards, peu sembler un peu "compulsif"... Car à trop vouloir y plaire, ne risquons nous pas de nous y perdre... un peu comme la grenouille qui voulait faire de grosses Bulles..?
Et puis il faudrait surtout, afin de ne pas avoir à en découdre, un jour, avec les gardiens zélés de la "bonne parole", jouir dès à présent de ce qui est un droit pour commencer, et parce que c’est notre devoir collectivement et constitutionnellement : usons et abusons de la liberté d’expression ! De celle qui ne s’use que si l’on ne s’en sert pas, justement. Si elle a parfois un coût, elle n’a pas de prix.
Sebastien Sauteur
ncpn@valeurdusage.net
http://www.fete-internet.fr/