E-gouvernance

Autant le dire… : La CENI toute seule ne pourra pas

Le recensement biométrique est en cours depuis maintenant dix-huit jours. Puisque c’est le 1er juin 2012 qu’il a été officiellement lancé à Banfora. Si dès le départ, tout le monde a été unanime que les agents recenseurs ne maîtrisaient pas très bien le matériel, qui à son tour tombait fréquemment en panne, quelques trois semaines après, on peut bien dire que cela n’est plus le cas. Autrement dit, les opérations de recensement biométrique se déroulent normalement. Reste maintenant la question de l’affluence des populations.

Le ministre Jérôme Bougouma de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité a, au cours d’une sortie médiatique en milieu de semaine dernière, appelé l’Administration à aider la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour qu’elle réussisse l’opération. Car, Monsieur le ministre est bien convaincu que seule, elle n’y arrivera pas. Ce qui est donc normal. Il a même ajouté que c’est une question de citoyenneté, de patriotisme donc nationale dont la bonne marche incombe à tous les Burkinabè. Seulement, le ministre a oublié d’en appeler à d’autres acteurs qui relèvent aussi de lui pour qu’ils jouent leur rôle afin qu’au bout du compte tout soit une véritable réussite. La CENI doit recenser un potentiel électoral de 8 millions de Burkinabè en âge de voter. Qui vont élire des députés et des conseillers municipaux. Et non des membres de la CENI.

Que font tous ces gens-là, en ce moment très crucial qui conditionne la réussite de tout le processus électoral ? Un électeur convaincu à aller s’inscrire est pratiquement sûr d’aller voter le jour du scrutin. Que fait-on actuellement pour les convaincre à s’inscrire sur les listes électorales ? Les partis politiques, Monsieur le ministre, reçoivent de l’argent public pour animer la vie politique. Ils doivent pour cela faire leur travail. S’ils ne le font pas, vous devriez être en mesure de les rappeler à leurs obligations. Parce que, le recensement biométrique qui se déroule actuellement n’est rien d’autre que les inscriptions sur les listes électorales. En clair, le Burkina Faso est en train de réconfectionner son fichier électoral. Et c’est pendant ce temps que ceux qui sont les plus concernés par ce fichier électoral ne font rien pour qu’il reflète la réalité. Et après, les mêmes viendront se plaindre.

On peut à propos approuver la tournée actuelle du chef de file de l’opposition, Maître Bénéwendé Sankara dans les grands centres urbains à la rencontre des militants de l’opposition. Sans doute que le recensement biométrique est au centre des débats. Ainsi, lui au moins justifie les moyens financiers et matériels que l’Etat met à sa disposition pour assurer son rôle d’opposant « doré ».

Après les partis politiques, il y a les organisations de la société civile. Ces fameuses OSC, dont certaines sont plus politiques que des partis politiques. Et qui, en plus de l’argent public qu’elles reçoivent se servent de leur titre pour courir derrière les bailleurs de fonds. Il faut, Monsieur le ministre que tout ce monde-là, qui relève de votre département justifie les financements qu’il reçoit. Ne serait-ce que sur le terrain par la formation et la sensibilisation des populations sur l’importance de l’inscription sur une liste électorale, le vote. Car, il me semble qu’on ne peut aucunement parler de démocratie sans vote. Puisque, très sommairement on dit que c’est le pouvoir par le peuple basé essentiellement sur la désignation des dirigeants ou représentants à travers le vote. Quelle sera donc la légitimité d’un représentant du peuple mal élu ? Ou élu par une minorité de ce peuple parce que la majorité n’a pas compris qu’il est de son devoir d’élire ses représentants ?

Il ne faut donc pas s’asseoir « sur ses fesses » et attendre que la CENI se démène toute seule pour ensuite venir dire que le taux d’inscription est faible. Ce ne sera pas sa faute à elle toute seule. Au contraire, elle aura fait ce qu’elle a pu. Ce sont les autres qui n’auront pas fait leur travail.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

Dans la même rubrique

Dans d'autres rubriques

Repensez les politiques de développement et traduisez-les en pratiques efficaces Explorez certains des défis les plus urgents en matière de (...)
Vous êtes un professionnel du développement (privé, Etat ou ONG) ? Vous avez une formation universitaire (minimum de 3 ans) et plusieurs années (...)
Par : Sylvestre Ouédraogo Directeur Régional Institut Panafricain pour le développement, Afrique de l’Ouest et du Sahel Président de yam-pukri.org (...)
AVIS DE FORMATION EXECUTIVE MASTER EN POLITIQUES ET PRATIQUES DU DEVELOPPEMENT (DPP) L’Institut des Hautes Etudes Internationales et du (...)
Comme à l’accoutumée, cela fait maintenant 11 ans que l’association Yam-pukri organise un camp vacances pour les jeunes de 12 à 18 ans. dénommé (...)
Les enfants ont appris qu’il y a en général 4 types d’entreprises : les entreprises privées, les entreprises publiques, les entreprises d’économie (...)
« L’université virtuelle va lancer ses premières offres de formation à la rentrée 2020/2021 » foi de son chargé de mission. Professeur titulaire en (...)
Le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Alkassoum Maïga a procédé à la remise officielle (...)
Krita est l’une des références en matière de logiciel libre de dessin sous Windows. Il est complet, performant et simple à prendre en main. Un (...)

Recherche

Nous suivre

Nos dernières actualités sur les réseaux sociaux


S'abonner à la newsletter

Partenaires