E-gouvernance

Un étudiant de Toulouse 1 passe un mois à Yam Pukri

Alioune Seck étudiant à l’Université Toulouse 1, dans l’Hexagone a séjourné durant le mois de Juillet 2007 à Yam Pukri, dans le cadre du groupe de recherche du CNRS Netsuds « Politiques et modes d’appropriation des TIC dans les Suds » (www.gdri-netsuds.org) dirigé par Annie Ch Loquay du CNRS en France. Ce programme s’inscrit en droite ligne du programme de veille et recherche technologique sur le développement des nouvelles technologies de l’information de la communication du réseau Burkina NTIC. Notre reporteur Mme Guigma Karidja a saisi cette opportunité pour lui tendre son micro. Il nous livre à présent le contenu de cet entretien.

Sur la problématique générale des accès, télécharger sur le site africanti.org Formes et dynamiques des accès publics à Internet en Afrique de l’Ouest : vers une mondialisation paradoxale ? (Annie CHÉNEAU-LOQUAY), in Mondialisation et technologies de la communication en Afrique, Paris, Karthala-MSH, 2004, pp. 171-208 (format .pdf)

Il faut souligner que L’objectif spécifique est d’étudier les systèmes d’accès aux TIC mis en place dans les zones défavorisées de différents pays. On sera ainsi amené à s’intéresser plus spécialement aux formes d’accès dits publics (centres ADEN, Centre multimedia communautaires (CMC) de l’UNESCO, télécentres communautaires polyvalents (TCP), accès associatifs selon les contextes locaux), mais aussi à prendre en compte les accès publics aux TIC fournis par des petits opérateurs privés, télécentres, boutiques de tailles diverses.

Les moyens à mettre en œuvre sont des enquêtes de terrain dans les pays donnant lieu à des rapports, des publications et à un atelier de restitution et d’échange des résultats entre les chercheurs, la société civile et les opérateurs économiques, les intervenants impliqués dans les lieux d’accès, les responsables de projet de développement à l’échelle locale, nationale ou régionale.

Des étudiants Burkinabès et l’équipe de recherche de Yam Puki ont été sollicités pour aider le jeune stagiaire à faire son travail et aussi s’inspirer de son expérience scientifique.

Burkina NTIC (BNtic) : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Alioune Seck (AS) : Je suis originaire du Sénégal et titulaire d’une Maîtrise en Gestion Informatisée obtenue en 2004 à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal). Je me suis ensuite spécialisé en 2005 dans le domaine de l’intelligence économique (Business Intelligence) à l’Université de Toulouse 1, année sanctionnée par l’obtention d’un Master 2 en Intelligence économique, veille stratégique, concurrentielle et technologique.
Après cette formation, j’ai voulu m’orienter plus tard dans le domaine de l’intelligence territoriale afin d’intervenir en amont (aide à la décision) auprès des collectivités locales et territoriales, des ONG, dans le processus de développement des ICT en Afrique Subsaharienne et particulièrement dans l’utilisation de ces outils dans le développement .
Ainsi donc, je me suis inscrit en Master 2 de TIC dans le développement territorial à l’Université de Toulouse Le Mirail.

BNtic : Dans quel cadre s’inscrit votre présence à Yam-pukri ?

AS : Je suis là dans le cadre d’un stage pédagogique sanctionnant la fin de mes études. Sous la supervision de Mme Annie Chéneau-Loquay (Responsable au CNRS) et de M. Sylvestre Ouédraogo, je réalise une étude sur l’évolution des usages en ICT plus précisément dans l’utilisation faite d’Internet dans les quartiers se situant autour de L’université de Ouagadougou.

BNtic : Que pensez-vous de l’accueil au sein de l’association ?

AS : L’accueil a été impeccable, j’ai été mis dans de très bonnes conditions de travail et en plus, les personnes sur place m’ont beaucoup aidé dans mon travail avec des conseils judicieux et pratiques pour réaliser une telle enquête.

BNtic : Vos objectifs ont -ils été atteints ?

AS : Oui, je crois que sans l’aide des personnes ici, j’aurai eu du mal, mais dieu merci, on a fini à temps et la courtoisie des Burkinabés nous a permis de récolter des informations qui pourront être capitalisées plus tard lors de l’analyse des informations et la rédaction de l’étude.

BNtic : Quel usage peut-on faire de cette étude ?

AS : Cette étude doit permettre dans un premier temps de donner un aperçu général de la situation actuelle des TIC au Burkina Faso et particulièrement à Ouagadougou. Ensuite, on essayera de mettre en évidence le degré d’appropriation de l’outil Internet par la population Ouagalaise.

BNtic : Que pouvez vous nous dire de vos observations sur la situation actuelle des TIC ?

AS : Premièrement, j’ai été un peu surpris de la situation actuelle de la téléphonie mobile. En effet, le coût de la communication comparativement reste très élevée ici, malgré la faiblesse du pouvoir d’achat du burkinabé moyen (prix/revenu p/r) à celui de ces voisins (Sénégal, Cote d’Ivoire). En outre, les différents opérateurs s’accordent à dire qu’ils font des efforts considérables dans l’installation de pilonnes dans les zones reculées mais la réalité est surprenante, car même les communications nationales et internationales, à partir de Ouagadougou, sont souvent d’une mauvaise qualité.
L’ARTEL devrait songer à mieux s’impliquer dans le processus de régulation de cette branche d’activité afin que la population en soit cette fois-ci bénéficiaire (qualité/prix).
En outre, nous avons constaté de nombreux changements dans les pratiques des internautes. En général, le net n’est plus quelque chose d’extraordinaire pour la plupart des usagers. Cependant, fort est de constater que les usages n’ont pas assez évolués, on se limite en générale à la messagerie, le divertissement (la musique et les jeux)...L’auto formation avec l’utilisation des logiciels libres est encore une équation à résoudre pour la plus part des personnes interrogées.
Ainsi donc, le formateur se doit aussi de mettre plus l’accent sur les bienfaits du net en fonction de la profession de l’usager.

BNtic : Votre dernier mot ?
AS : Mon dernier mot est de remercier très sincèrement l’association Yam Pukri d’avoir mis tout à ma disposition pour la réussite de cette mission. Je lance également un cri de cœur aux usagers de l’Internet qu’avant tout contact avec l’outil Internet, il ne faudrait pas se poser uniquement la question de savoir comment surfer, mais se demander aussi pourquoi je dois surfer ?

Propos recueillis par Mme Guigma, Chargée d’études et de recherches à Yam Pukri

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