E-gouvernance
La mise en réseaux de bout est l’un des trois principes clé de l’Internet. C’est un principe « réseau morte – terminal intelligent » dans le quel aucune discrimination n’est faite sur les données à l’intérieur du réseau. Toute les manipulations des paquets sont faites au niveau des équipements terminaux. Du point de vue de certains spécialistes, ce principe doit être absolument conservé car il constitue la base de la créativité, de la liberté d’expression et des innovations sur Internet.
En mettant en place une architecture réseau de bout en bout, on permet aux utilisateurs de développer des applications intelligentes tout en évitant aux fournisseurs de services et autres carriers de faire de la discrimination entres les utilisateurs et les services. Si on admet les valeurs apportées par ce principe en terme de créativité et d’innovation, il faut reconnaître que ce sont ces derniers qui ont remis en cause même le principe qui les ont créé.
En effet, de nouvelles applications gourmandes en terme de débit, de qualité de services et de délais de transmissions se sont multipliées à coté des services traditionnels de l’Internet tels que le transfert de fichier, les forums, le chat, et la messagerie électronique. Par exemple, la téléphonie et la télévision sur Internet, exigent des traitements spécifiques non prévue par l’architecture initiale de l’Internet. Cela signifie que c’est le principe de la mise en réseau de bout en bout qui a creusé même sa propre tombe.
L’architecture technique de l’Internet telle qu’elle se présente aujourd’hui est comparable au principe de commutation de circuits considéré il y a quelques années comme fondamentale pour tout réseau téléphonique. C’est pourquoi l’ATM et d’autres technologies telecoms ont été développé dans le respect même de ce principe. Aujourd’hui, l’IP a prouvé que la commutation de paquets peut bien répondre au besoin des réseaux téléphoniques avec le protocole H323 et SIP de la VoIP. Il se développe actuellement plusieurs réseaux de téléphonie basés exclusivement sur le protocole Internet (IP).
Ainsi, nous pensons que les principes de valeurs ne doivent pas occulter le fait que les architectures technologiques doivent être au service de l’homme et non le contraire. Plusieurs applications Internet exigent un niveau de sécurité et de qualité de service auquel l’architecture actuelle de l’Internet ne peut répondre. Il est illogique de sacrifier des besoins aussi cruciaux tels que la sécurité, la qualité de service au non du respect d’un quelconque principe.
En réalité, il existe une asymétrie de la règlementation. D’un coté nous avons des opérateurs telecoms et Fournisseurs d’Accès Internet qui sont sous régulation et de l’autre coté nous avons les utilisateurs tels que les fournisseurs de contenus qui sont en principe non régulés et qui concurrencent, dans certains cas comme la VoIP, les premiers.
Au dela du principe, il faut maintenant chercher des solutions qui préservent la créativité et l’innovation sur Internet. L’idée selon laquelle le principe de « la mise en réseau de bout en bout » préserve aussi le principe de « neutralité du réseau » n’est même pas admise car la possibilité de faire de la discrimination au niveau des équipements terminaux peut, dans certains cas, permettre aussi la discrimination à l’intérieur du réseau. (Romina. 2008. IGCBP). Cependant, tout le monde semble être unanime que la neutralité du réseau est une question d’une extrême importance. Aussi sa préservation permet de conserver aussi les valeurs recherchées dans le principe de la mise en réseau de bout en bout.
Mais cette neutralité ne semble pas être totalement possible lorsqu’on prend en compte par exemple la discrimination au niveau des accès Internet caractérisés par le bas débit (RTC) avec une mauvaise qualité de service et une gamme des services basics pour la plus part des pays en développement ; comparé aux accès haut débit hautement sécurisé avec une gamme complète de services tel que le « triple play » dans les pays développés.
De notre point de vue, la discrimination qui existe dans notre environnement économique et sociale se reflète aussi sur Internet. Nous pensons qu’il existe un lien entre ces deux et la recherche de la non discrimination dépasserait même de cadre de la Gouvernance de l’Internet.
Par Issaka KANAZOE
Consultant en developpement du e-business
Directeur Général de E-Marabout Research