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TIC ET EDUCATION : le formidable challenge à relever par l’école Burkinabé


S’il y a un phénomène qui a fondamentalement bouleversé le monde à partir du XXè siècle, c’est le développement des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) qui a transformé le monde en un village planétaire. Aujourd’hui, c’est le moteur de la croissance des pays du Nord : ce n’est pas seulement la communication qui s’en trouve complètement transformée, mais aussi tous les domaines de la vie et notamment les modes d’acquisitions des connaissances de façon générale, l’éducation en particulier. Le groupe des enseignants pour les Technologie de l’Information Communication pour l’éducation (TIC–EDUC-BF) voudrait par cette réflexion, faire le point sur la problématique et surtout faire partager les perspectives et les axes majeurs à développer pour une intégration efficace et efficiente des TIC dans l’enseignement

Quelques rappels historiques
L’informatique a fait son entrée dans l’enseignement et à titre expérimental dans douze (12) lycées dès la rentrée scolaire 1986 – 1987. En effet, c’est en mars 1985 que le Centre National de Traitement de l’Information (CENATRIN) a pris l’initiative de soumettre au nom du Burkina Faso, une requête au Bureau Intergouvernemental pour l’Informatique (IBI), pour lui demander d’appuyer un projet d’introduction de l’informatique dans les lycées du pays. Plusieurs objectifs étaient visés à savoir :

-  sensibiliser et former les élèves, les enseignants et le personnel administratif à l’utilisation de l’ordinateur comme outil de travail ;

-  Donner aux élèves une vue globale de l’informatique en tant que méthode de pensée, d’analyse et de résolutions de problèmes posés dans les divers domaines de l’activité humaine ;

-  Permettre aux enseignants d’intégrer l’outil informatique dans leurs pratiques pédagogiques ;

-  Permettre aux administrateurs scolaires d’utiliser l’ordinateur comme outil de gestion dans les établissements.

Malgré les nombreuses difficultés rencontrées pendant son exécution, tant au niveau de la structure de coordination que dans les établissements, le projet informatique a enregistré des acquis indéniables.

Douze établissements et une école de formation d’enseignants ont été effectivement dotés de salles d’informatiques et équipés d’ordinateurs à la rentrée scolaire 1986 – 1987. Ce sont le lycée Philippe Zinda Kaboré, le lycée Bogodogo, le lycée Marien N’Gouabi le lycée Technique de (LTO) (à Ouagadougou) ; le lycée Provincial et le Collège Joseph Moukassa de Koudougou, le lycée Vamwayo de Ouahigouya, le lycée Diaba Lompo de Fada le lycée Ouézzin Coulibaly de Bobo – Dioulasso et l’école National des Enseignants du primaire (ENEP) de Loumbila. De nombreux enseignants de ces établissements pilotes ont été initiés à l’informatique à la maintenance en micro – informatique et aux aspects socio pédagogiques de l’informatique. Pour la première fois, les ordinateurs sont utilisés pour la gestion administrative, financière voire pédagogique de certains établissements notamment pour les saisies des documents administratifs, des listes d’élèves, des devoirs des enseignants, et le traitement des notes en fin d’année et aussi les jurys d’examen. En fin, des centaines d’élèves des classes de seconde et de première de certains établissements pilotes ont été formés à l’outil informatique.
Le Burkina Faso a donc très tôt affiché sa volonté politique par rapport aux enjeux des TIC dans le développement

Du contexte actuel

Après le projet informatique, six autres initiatives du genre ont été mises en place pour promouvoir l’usage des TIC dans les établissements secondaires.
Il s’agit du programme World Links, du programme Partners in Learning (PIL) au Burkina Faso, le projet Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Enseignement (TICE-Burkina) et le projet pilote NEPAD des cyber centres.

Les efforts déployés par toutes ces initiatives ont permis de changer fondamentalement la donne en matière d’équipements et de formation. Ainsi, au cours de l’année scolaire 2005-2006, 94 salles informatiques ont été recensées dans les établissements. Le parc d’ordinateurs est estimé à 1543 postes de travail dont 889 (57%) dans les établissements privés. Le nombre de personnels formés à l’usage basique des TIC est évalué à environs 500 individus, enseignants et personnels d’administration et de gestion confondus ;
Il faut souligner qu’entre temps, que le Burkina Faso a été connecté par la première fois à Internet en 1997. Pour l’élève, l’étudiant, le gestionnaire du système éducatif, Internet, c’est l’outil formidable qui amène des comportements nouveaux et ouvre des opportunités d’acquisitions de savoirs ; en somme, des capacités accrues pour améliorer ses prestations.

Aujourd’hui, la question n’est plus de savoir s’il faut intégrer les TIC dans l’éducation mais comment le faire et surtout efficacement ?
De façon générale, les autorités des ministères de l’éducation et la société civile ont pu identifier depuis quelques années, les contraintes à lever. Selon les résultats de l’étude réalisée de février à mars 2006 sur l’enseignement secondaire et les TIC (qui a été commanditée par l’Institut International pour la Communication et le Développement –IICD), les TIC demeurent encore « un luxe pour l’élève, l’enseignant ou pour le système éducatif dans un contexte national où tout est prioritaire ». Acquérir des ordinateurs et une connection internet pour des établissements peut-il être prioritaire par rapport à la construction et à l’équipement des écoles, aux recrutements des enseignants, à la révision des programmes ?

Assurément non à l’heure actuelle puisque nous sommes encore au stade d’augmentation du taux d’accès des élèves au système scolaire et d’amélioration de la qualité et de la pertinence de l’enseignement. Selon la même étude, le Burkina Faso ne dispose pas d’une politique fiable en matière d’intégration des TIC dans l’enseignement. Est-ce que cela qui complique la tâche quant à la disponibilité des compétences humaines, au coût du matériel informatique de la connection Internet et de la maintenance et de la formation ? Il y a certainement un lien de cause à l’effet qu’il ne faut pas exclure. Il faut cependant saluer l’avènement de la cyber stratégie nationale et notamment dans le volet éducation. De façon spécifique, nous devons saluer et reconnaître le bien fondé du processus Table Ronde dans laquelle la Direction Générale des Inspections et de la Formation des personnels de l’Education (DGIFPE (MESSRS) s’est engagée en collaboration avec TICE-Burkina et avec l’appui financier d’IICD. Dans ce cadre, quatre axes de projets ont été validés au cours de l’atelier Table Ronde en juillet 2006 à Loumbila à savoir, le développement de contenus et de matériels pédagogiques, la gestion du système éducatif, la formation initiale et continue des enseignants et l’intégration des TIC dans les lycées. Sans se tromper, on peut dire que ces programmes ( dont les spécifications, les objectifs, les résultats attendus, les principales activités et les projections financières ont été détaillées) a défaut d’une politique nationale, constituent le référentiel majeur pour une harmonisation des actions dans le sous-secteur de l’enseignement secondaire. D’autres acteurs sont aussi appelés à s’inspirer de cette ‘’Bible’’ notamment la société civile.

Le groupe TIC / Educ- BF sous groupe thématique du réseau Burkina-NTIC a contribué à la construction de l’édifice en axant ses interventions sur la sensibilisation des enseignants et des élèves. Ainsi des conférences sur les usages des TIC dans l’enseignement, les dangers liés à l’utilisation d’Internet ont été organisés dans plusieurs provinces et dans de nombreux établissements secondaires de Ouagadougou.
Le groupe également réalisé et ventilé des CD ROm de ressources didactiques pour le secondaire ainsi que des articles sur les meilleures pratiques TIC dans le domaine de l’éducation. Enfin depuis 3 ans, le groupe a participé activement à de grandes manifestations culturelles et TIC tels que le FESPACO et la Semaine Nationale de l’Internet (S.N.I)
Cependant, il voudrait insister sur le rôle primordial de la sensibilisation de la communauté éducative. Le caractère inéluctable, incontournable et indispensable du recours aux TIC ‘’ a été affirmé avec force par des spécialistes de l’éducation. Il convient cependant que les enseignants, les élèves et les encadreurs pédagogiques aient une pleine conscience des enjeux des risques d’utilisation de ces nouveaux outils et surtout Internet. Les enseignants que nous sommes attendent également qu’en plus de la démultiplication des formations, des contenus adoptés à nos programmes scolaires soient produits et mieux vulgarisés.
Enfin, last but not least, le groupe TIC-EDUC-BF souhaite que le Ministère des Enseignements Secondaire, Supérieur et de le Recherche Scientifique puisse initier une opération d’acquisition d’ordinateurs pour les enseignants du secondaire à l’image de ceux du supérieur. Tout en invitant tous les acteurs de l’Education à se joindre très prochainement à nous pour les ‘’48 Heures des TICE ‘’ qui seront célébrés sous le thème : « TIC et succès scolaire », nous vous souhaitons une bonne année scolaire 2008 -2009 faite de réussite.

Le groupe TIC – Educ / BF
tic-educ-bf@dgroups.org
benjesia@yahoo.fr
Tél : (00226) 78 84 21 42

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