Cette réflexion m’est venue du fait que j’entends très fréquemment des parents affirmer : mon enfant est un génie en informatique, mon enfant est très fort en informatique...

Prenons un village reculé en Afrique, en Asie ou en Amérique. Prenons également le cas d’un jeune enfant dans ce milieu qui va en brousse chercher des fruits sauvages ou faire la chasse.
A son retour, ses parents trouveront normal qu’il ramène des fruits ou des produits de la chasse.
S’il revient bredouille, la colère des parents risque de s’abattre sur lui. s’il a des écorchures ou autres problèmes, on s’étonnera que ce soit un enfant de la région parce qu’il semble se débrouiller très mal. On dira plutôt : quand j’avais ton âge on faisait telle ou telle chose et même mieux.

Prenons maintenant un milieu urbain en Afrique, Europe, Asie ou en Amérique de nos jours. Nous sommes fascinés par la capacité et la facilité des enfants à utiliser les nouvelles technologies : que ce soit la télévision, le téléphone mobile, l’ordinateur ou l’Internet, la dextérité et l’ingéniosité des enfants naissant et grandissant dans un univers urbain n’a pas de pareil.

Ce qui est paradoxal, c’est que les parents n’ont pas baigné dans cet atmosphère quand ils étaient jeunes. Ils ont donc tendance à être émerveillé devant les prouesses de leurs enfants qu’ils assimillent à de l’intelligence supérieure.
Les enfants semblent également étonnés que l’on les donne tant de qualité qu’ils s’y complaisent et les adultes oublient de les donner des missions à leur hauteur.

On s’étonne encore que les mêmes enfants, capable de "cracquer" des programmes, de télécharger des produits sur le net, de retenir des dizaines de films/clip mentalement soient incapables de retenir une leçon d’une page et demie.

Nous oublions que les cybercafés sont devenus leurs forêts/brousse/jungle et l’ordinateur/téléphone portable leur hache de guerre/outil de récolte.
dans cet environnement, la bravoure se mesure à la capacité à connaître des sites webs de jeux, à jouer et à les maitriser et à montrer à ses amis que l’on est homme ou femme. Si l’initiation se faisait dans la campagne en montrant ses biceps et ses trésors de chasse, de nos jours, c’est la dextérité au clavier du téléphone mobile pour le tchat et le clavier de l’ordinateur pour l’internet que nos enfants se mesurent.

Nous sommes donc dans un contexte paradoxal : nos enfants sont incapables des mêmes prouesses que nous à leur age et nous trouvons cela normal. En revanche, nous semblons ne pas comprendre leur environnement réel et assimilons cela à de la prouesse.

Comment dans un tel contexte éduquer/comprendre nos enfants et les accompagner dans leur monde cybernétique, les permettre d’avoir des capacités propres à relever des défis de leurs générations qui dépassent largement la dextérité à manipuler des équipements informatiques.

Bntic