E-gouvernance
Le Congrès pour la démocratie et le progrès a tenu, le dimanche 16 septembre 2012 à Ouagadougou, la 47e session ordinaire de son Bureau politique national. Au menu de cette rencontre, des points d’information d’ordre général sur l’ensemble des activités menées par le Secrétariat exécutif national au cours du trimestre écoulé. Une opportunité que certains militants ont saisie pour mettre le doigt sur l’une des plaies du CDP.
« Si vous regardez la liste du CDP, vous voyez que le nombre de femmes est très minime. Les hommes parlent, mais leur cœur ne parle pas », estime Awa Ouédraogo, membre du secrétariat exécutif national. Selon elle, les hommes du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, au pouvoir) montré leurs limites : « Ils ont trop duré au pouvoir et il faut qu’ils laissent la place aux femmes pour qu’elles aussi fassent leurs preuves ». Visiblement remontée contre les responsables du méga-parti, cette militante demande pourquoi on veut les écarter des listes électorales. « Nous supportons le Président Blaise Compaoré depuis des années. Pourquoi veut-on nous écarter des listes ? », interroge-t-elle. Avant de poursuivre, acerbe : « Il y a des secrétaires généraux qui, parce qu’ils ont des millions ou des amis influents, nous imposent des gens que nous ne voulons pas ! »
Des récriminations reçues cinq sur cinq par l’instance dirigeante du parti, à en croire le président du CDP, Assimi Kouanda, qui indique que le secrétariat exécutif national « a pris bonne note et veillera particulièrement à ce que de tels comportements soient bannis ». Cette 47e assemblée générale ordinaire devait permettre de faire le point de tout ce qui a trait au processus initié par le CDP dans le cadre des élections couplées (législatives et municipales) de décembre prochain. Et ce depuis la présentation des dossiers de candidature jusqu’à leur examen par l’administration du parti, en passant par le quitus du comité d’étude en vue de la décision finale du secrétariat exécutif national.
Evoquant la zone de turbulences que semble traverser le parti majoritaire sur cette question, le secrétaire exécutif national dit agir dans le cadre de la ligne tracée par cinquième congrès du CDP. Selon M. Kouanda, la grogne qui a lieu actuellement au sein du parti majoritaire est dans l’ordre normal des choses. « A partir du moment où il s’agit de choisir, il est tout a fait normal que chacun puisse vouloir faire prévaloir son militantisme, sa bonne moralité, son engagement pour le parti et pour le pays », a-t-il expliqué. Ce qu’il faut condamner, a-t-il poursuivi, « c’est quand les militants en arrivent aux actes de violence ».