E-gouvernance
Les travailleurs de l’Office national des télécommunications (ONATEL-SA) de Ouagadougou, ont suspendu leur sit-in le 15 mai 2011 car ils ont enfin obtenu gain de cause. Selon le secrétaire général (SG) du Syndicat national des travailleurs des télécommunications, Souleymane So que nous avons rencontré le 16 mai dernier, presque tous les 4 points extraits de la plate-forme revendicative à satisfaction immédiate, ont été pris en compte à l’issue des négociations. La reprise du travail par les agents de l’ONATEL a été constatée par le ministre des Transports, des postes et de l’économie numérique, Gilbert Noël Ouédraogo qui a accompagné le directeur général de l’entreprise, Mohamed Morchid dans son lieu de travail avec les encouragements du gouvernement.
Après 5 jours de sit-in qui a entraîné la paralysie des services de l’ONATEL, les travailleurs ont jugé opportun de mettre fin à leur mouvement et de reprendre le travail, car les négociations ont abouti à la satisfaction de leurs 4 points revendicatifs à satisfaction immédiate. Ces 4 points concernent l’augmentation des salaires, la dotation des travailleurs en forfaits téléphoniques, la mise à leur disposition de documents pour conclure une convention collective, le rétablissement des acquis relatifs aux concours professionnels et à la vaccination, etc., a indiqué le SG du SYNATEL, Souleymane So.
C’est au regard des réponses apportées à ces 4 points que les travailleurs ont décidé de reprendre le travail afin de réparer rapidement les pannes survenues au cours du sit-in pour ne pas laisser la clientèle dans la souffrance. Mais ce qui motive davantage les agents à reprendre le travail, a-t-il soutenu, c’est l’implication du gouvernement qui lui a permis de comprendre tout ce qui se passe au sein de l’entreprise en matière de gestion. A l’en croire, le gouvernement s’est engagé à faire en sorte que le management puisse continuer à être à la hauteur des attentes des travailleurs. Pour le SG du SYNATEL, la privatisation de l’ONATEL n’a pas été une bonne chose car les travailleurs sont passés d’une gestion étatique que l’on peut qualifier de transparente à une gestion opaque. « Si on ne prend pas de dispositions comme nous le souhaitons, nous allons aller vers le chaos sur le plan technique », a-t-il prévenu.
Les excuses de l’ONATEL
Il a présenté les excuses des travailleurs aux abonnés de l’ONATEL pour les dommages subis durant la période du sit-in en demandant leur compréhension. Le directeur général de l’ONATEL, Mohamed Morchid en a fait de même. « Les désagréments ont été énormes, les clients ont vécu des moments difficiles à cause de la rupture des services de l’ONATEL notamment le réseau, l’internet, le téléphone fixe, etc., », a reconnu M. Mohamed. Tout en demandant la compréhension des abonnés, il a promis de redoubler d’efforts pour leur offrir des services de qualité. Abordant le volet des revendications des travailleurs, il a confié qu’il y a eu des propositions et des contre-propositions. Mais grâce aux efforts des autorités gouvernementales, un accord a été trouvé et va permettre à l’entreprise de vivre une sérénité durant une période de 5 ans.
Le DG de l’ONATEL n’a pas voulu donner de détails sur l’augmentation des salaires accordée aux travailleurs. Il a surtout remercié le ministre Gilbert Noël Ouédraogo qui a participé activement aux négociations qui ont abouti à la reprise du travail. Selon les affirmations de ce dernier, il y a eu beaucoup de rencontres auxquelles divers acteurs dont le gouvernement, la direction générale de l’ONATEL et le syndicat ont pris part avant de parvenir à un accord qui porte sur 5 ans. Sans entrer dans les détails, le ministre Gilbert Noël Ouédraogo a indiqué que le protocole d’accord sommaire qui contenait les points essentiels a été signé le 15 mai. Les autres points annexes, a-t-il ajouté, vont être finalisés dans les jours qui viennent avec l’autorité de régulation des télécommunications. Il a salué l’esprit de concession dont ont fait preuve les deux parties qui étaient en conflit. Il a souhaité que le climat de sérénité dans lequel la reprise du travail s’est effectuée, puisse se poursuivre durant les 5 ans. Du reste, le gouvernement veillera à ce que l’accord soit respecté et va tirer les leçons afin que ce qui s’est produit ne se répète plus, a-t-il promis.
Pas de chasse aux sorcières
Il a dit avoir signifié aux deux parties que la loi prévoit que lorsqu’il y a une telle situation, qu’il y ait un service minimum garanti. Selon le ministre des Transports, des postes et de l’économie numérique, la direction a promis qu’il n’y aura pas de chasse aux sorcières mais souhaite que chacun fasse son travail comme il se doit. Il a traduit les encouragements du gouvernement au DG de l’ONATEL.
Dabadi ZOUMBARA