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Fragilité, interdépendances des économies et les failles de la gestion sans stock

En matière de gestion, une organisation pour être efficace doit prévoir des stocks. Le stock désigne l’ensemble des biens, possédés par une entreprise, qui ne sont pas encore consommés ou vendus. Le stock peut être constitué en partie en produit fini, biens de consommation intermédiaires ou en valeurs monétaires. La pression exercée sur les économies fortement capitalistes a fait disparaître le stock qui en fait pour le capitalisme aveugle constitue une ressource sous-exploitée.

La recherche des forts gains et des rendements élevés à l’échelle conduisent à une standardisation poussée des procédées et à l’homogénéisation des principes. Par exemple, 5 marques de voitures vont utiliser les mêmes systèmes de pédales, injecteurs produits par une même société. Si cette société rencontre des difficultés, ce sont des dizaines d’usines qui seront bloquées parce que leur production dépend fortement de celle d’une seule qui fabrique des composants communs. Des dizaines de fabricants produisant des ordinateurs ou des téléphones dépendent d’un petit groupe de fondeurs de processeurs (AMD et, INTEL principalement) : Il suffit qu’un seul bateau chavire en mer pour bloquer des milliers d’entreprises si toutefois ce bateau transportait des produits essentiels pour une seule entreprise dont la production en dépend.

En effet, tout le monde commande ses biens de consommation intermédiaires dès lors qu’une commande de produit fini est lancée. Que ce soit des lunettes, des voitures ou des produits alimentaires, le Monde a pris cette habitude de limiter au maximum cette économie prudentielle de provisions.
La pandémie à coronavirus a secoué toute la planète et montré la faiblesse de cette approche. Nous n’avons pas tiré leçons de cette pandémie et la guerre en Ukraine est venue encore une fois de plus nous alerter sur cette manière de gérer l’économie mondiale.

Pouvons toujours et encore compter sur cette forme d’économie qui paupérise l’humanité par le jeu des actions et des marchés à terme qui rendent les riches plus riches et les pauvres plus pauvres ?

Les pays en voie de développement vont encore payer d’une manière ou d’une autre le coût de cette guerre. D’ores et déjà les prix des produits de base commencent à grimper.

Pouvons-nous nous encore revenir au fondamental et compter sur nos exploitations familiales qui ont fait leurs preuves depuis des centaines d’années pour créer des systèmes plus solides ?

Comment profiter de ces problèmes pour booster les travaux sur les approches agroécologiques, économie circulaire, exploitations familiales ?

Les indicateurs de pauvreté doivent désormais prendre en compte les indicateurs de flexibilité et de rapide adaptabilité des pays à changer de paradigme pour repenser le développement de manière pragmatique. On voit déjà des vidéos montrant des boulangers camerounais et sénégalais en train de faire du pain à base de manioc.
Les pays du Sud ont tout dans leur main, mais encore faudrait-il que ça chauffe encore plus et quel degré la pression devrait-elle être exercée pour ouvrir nos yeux ? La dévaluation de 1994 a provoqué une secousse forte, mais insuffisante pour changer les habitudes des populations habituées à consommer du blé et du riz importé, dormant et construisant des maisons en ciment importés, roulant dans des voitures importées.

Nous accusons toujours la volonté politique

Nous avons commencé déjà à oublier la pandémie Covid19 dont on n’a presque pas tiré de leçons. L’industrie pharmaceutique mondiale continue son bonhomme de chemin comme si de rien n’était et les débuts de réflexion sur des systèmes locaux de production de remèdes endogènes sont d’ores et déjà jetées au fond de tiroir. Les essais anecdotiques de transformation de produits locaux en produits manufacturés tardent à passer à l’échelle.

L’incidence des mesures d’hygiène avec la covid19 doit être étudiée afin de voir si certaines maladies parasitaires ont été réduites et si le comportement de la population du point de vue hygiénique a changé durablement.

Dans quelle type d’économie vivons nous actuellement ?

Une chose est sure, nul n’est à l’abri sur la planète encore ;

À quand l’Afrique ? comme dirait J.K ZERBO

Sylvestre OUEDRAOGO

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