E-agriculture

Du beurre de karité, du poisson et du soumbala pour lutter contre la pauvreté

Dans le Boulgou comme dans bien d’autres provinces du Burkina Faso, des femmes regroupées en associations ou en groupements luttent contre la pauvreté. C’est à travers des Activités génératrices de revenus (AGR), telle la vente du beurre de karité, du poisson et du soumbala, entre autres.

A l’association Laafi, les femmes fabriquent le savon à partir du beurre de karité qu’elles produisent. Mme Marie Zéba se plaît à former les femmes à la production et à la transformation du beurre de karité. Elle est la présidente de l’association Laafi œuvrant pour la protection de l’arbre à karité et de ses produits.

Cette association fait partie d’un groupement du même nom, lequel groupement est chargé de la production et de la vente du beurre de karité, selon les explications de la présidente. "Nous sommes cinquante trois (53) femmes et notre association a été officiellement reconnue en 2000". Elle a expliqué qu’une société française basée à Saint Denis (Paris) commande régulièrement leurs produits. Par ailleurs, l’association bénéficie presque chaque année, de prêts à la Caisse nationale de crédit agricole (CNCA). "Nous avons une procédure qui nous aide à toujours rembourser les prêts obtenus. Nous sommes fidèles aux remboursements".

Toujours selon Mme Zéba, l’association fonctionne sur la base des recettes. "Nous ne fatiguons pas les femmes en leur demandant de payer les cotisations d’autant plus que nous avons toujours des commandes". Du reste, elle estime que c’est difficile de demander à une femme démunie de payer les cotisations. Il suffit seulement de payer les frais d’adhésion fixés à deux mille (2000) F CFA. Elle reconnaît que son association a la chance d’être appuyée par l’ambassade de France et la mairie de Tenkodogo. Toutefois, le manque d’eau et de clôture pour le siège demeure une préoccupation.

Si à l’association Laafi, les femmes ont choisi de produire et de transformer le beurre de karité, les femmes du groupement Nazemstaaba se sont spécialisées dans la commercialisation du poisson fumé, frits ou séché.

D’après la présidente, Mme Sidonie Kéré/Sorgho, elles étaient associées aux hommes au départ, mais depuis trois ans, elles se passent de leurs services. "Nous sommes dix-huit membres actifs. Nous n’avons aucun appui extérieur. Pire, le poisson se fait de plus en plus rare". Mme Kéré soutient qu’une formation leur sera nécessaire et qu’un appui matériel tels des fours, grillages, hangars, etc., leur sera très bénéfique. "Certes, chacune a sa place mais les moyens nous manquent pour valoriser nos points de vente". Elle n’a pas manqué de rappeler que son groupement a bénéficié d’un prêt à la Caisse populaire de la localité, il y a trois ans.

Parallèlement au groupement Nazemstaaba, il y a celui portant le nom de Zemstaaba produisant du soumbala. Celui-ci compte également dix-huit membres. N’ayant pas de siège, c’est le domicile de la présidente, Mme Edwige Balima/Sorgho qui sert de local pour la préparation et la vente du soumbala : "Nous sommes en majorité des veuves : onze sur dix-huit (11/18)", a dit Mme Balima.

Elle a expliqué qu’en plus du soumbala, chaque membre mène une autre activité génératrice de revenus à son domicile. D’après elle, au début de leurs activités en 2001, date de la reconnaissance officielle de leur groupement, elles fabriquaient aussi du savon.

Mais, elles ont dû abandonner, faute de clients. Aussi demandent-elles un soutien à toutes les bonnes volontés pour non seulement avoir des débouchés mais aussi s’offrir le matériel nécessaire, en vue d’une production plus importante de soumbala. D’ores et déjà, Mme Balima dit être reconnaissante à l’endroit du Fond d’appui aux activités remunératrices des femmes (FAARF) et à la Banque commerciale et de l’agriculture (BCAB) pour leur appui dès le début de leurs activités en 1993. "Actuellement, nous sommes avec un nouveau système qui nous permet d’accéder facilement aux crédits pendant la période des récoltes. Il s’agit de la " communauté en action", a relevé Mme Balima.

En somme, les AGR, quelle que soit leur nature sont des armes de la lutte contre la pauvreté.

Aimée Florentine KABORE Sydwaya
http://www.sidwaya.bf/soc-cult_7.htm

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