Savoirs locaux
Pour plusieurs, l’Afrique reste un continent inconnu et mystérieux. Néanmoins, avec la mondialisation, une partie de sa culture a réussi à se frayer une place dans la mémoire collective, de par la commercialisation des masques. En effet, que l’on soit en Amérique ou en Europe, les adeptes du berceau de l’humanité peuvent facilement se procurer cette richesse artisanale à moindre coût. Toutefois, ce marchandage purement économique décontextualise cet art et cette problématique est devenue un enjeu qui mobilise de plus en plus d’acteurs. À ce titre, l’Association pour la sauvegarde des masques (ASAMA) a organisé, du 28 février au 2 mars 2008, la 9e édition du Festival international des masques et des arts (FESTIMA), à Dédougou.
Avec la foule qui se précipitait pour admirer les danses des masques de feuille, le vendredi après-midi, il est évident que ce petit projet étudiant a grandement muri depuis sa première édition, en 1996. Alors que, au départ, seulement quelques milliers de personnes y avaient assisté, les organisateurs ont prévu la venue de quatre cent mille touristes pour cette édition.
C’est sous le thème « FESTIMA et renaissance culturelle » qu’a eu lieu cet événement de renommée internationale. La nécessité de cette thématique s’est imposée d’elle-même. En effet, comprendre comment il est possible de conserver et de promouvoir cette partie de la culture africaine est devenu plus que prioritaire, dans un monde qui tend vers l’uniformisation. Ce besoin se fait d’autant plus sentir que l’art africain connaît une recrudescence de popularité dans de nombreux pays occidentaux.
Au total, trente-huit villages et groupes y ont participé, venant de sept pays de l’Afrique de l’Ouest, dont le Burkina Faso, le Mali, le Bénin et le Cameroun. Durant ces quatre journées officielles du festival, plusieurs activités ont eu lieu, telles que des danses de masques, une conférence et une exposition sur la thématique de la présente édition. Aussi, une impressionnante foire marchande, ayant envahi la ville de Dédougou, a réuni une quantité surprenante d’artisans, venues de partout afin de vendre leurs créations.
Le succès de ce festival est sans aucun doute une grande fierté pour l’ASAMA. En effet, les efforts de ce groupe d’étudiants font en sorte que, de nos jours, le FESTIMA est devenu un incontournable, autant pour les touristes que pour les nationaux. Une richesse économique, touristique et culturelle, qui permet au Burkina Faso de rayonner un peu plus sur la scène internationale et de prendre une place qui lui revient de droit, en tant que plaque tournante de l’art africain.
Audrey Houde-Forget