E-agriculture
Le jeudi 29 mai 2008, les acteurs et actrices de la filière karité se sont retrouvés à Léo (province de la Sissili) pour marcher. La protection et la régénération de l’arbre à karité étaient au centre de leurs préoccupations.
Dès 9 heures, la place Natou, en face du marché de Léo, point de rassemblement des marcheurs, a commencé à refuser du monde. Des femmes et des hommes et bien entendu, les productrices de produits à base de karité venues des différentes localités du Burkina se sont mis dans le rang pour dire non à la destruction des parcs à karité.
Au son de la fanfare de la commune de Ouagadougou, ils se sont dirigés à la place de la Nation de Léo , où les attendaient, le ministre de la promotion de la femme, Céline Yoda et de nombreuses autorités.
Ils brandissait des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : le karité est un arbre qui nourrit et qui soigne depuis des générations, protégeons-le ; l’arbre à karité peut être planté grâce aux acquis de la recherche, mobilisons nous pour sa plantation ; le karité est une espèce végétale protégée par le code de l’environnement, respectons-le etc.
Les marcheurs ont été accueillis à leur arrivée par le ministre de la promotion de la femme et les autorités présentes. Ces derniers ont reçu, des mains, de la représente des femmes productrices de produits à base de karité, un cahier de doléances. Dans lequel, elles se sont engagées à protéger dans la mesure de leur possibilité « leur arbre de vie ». Elles ont demandé également aux autorités, de veiller à l’application et au respect des textes réglementaires, qui protègent l’arbre à karité. « L’arbre à karité, c’est bon pour nous les femmes, mais c’est bon pour vous aussi, donc protégeons le » dira la représentante des femmes productrices de produits à base de karité dans son discours.
Après une série d’animation, les uns et les autres se sont fait entendre. Ils ont tous notifié que le karité est une source de revenus pour de nombreuses familles au Burkina. Toute chose, qui en fait, un outil de lutte contre la pauvreté.
Malheureusement, au moment où, les retombées économiques du karité commencent à être réelles et la renommée du karité burkinabé à être plus forte, la survie de l’arbre à karité est fortement menacée. Ces menaces sont, entre autres , le vieillissement des arbres, les grands vents qui arrachent de nombreux arbres ou qui provoquent la chute des fleurs et des fruits non mûrs. Les facteurs humains liés aux activités sociales et économiques qui portent atteinte à la préservation de la ressource karité et sa régénération naturelle.
Il est donc temps, que les uns et les autres, se mobilisent pour la survie de cet arbre qui soigne, qui nourrit et qui procure des revenues substantiels aux femmes surtout en milieu rural, retiendra t-on des différentes interventions.
Le réseau des jeunes de Léo à travers des présentations de sketches ont démontré à quel point le karité est une ressource importante pour eux et leur mères. Ce réseau bénéficie du soutien de l’union des productrices des produits à base de karité de la Sissili Ziro ( UGPPK/SZ).
Dans son discours de lancement, madame le ministre Céline Yoda, a félicité les femmes et leurs partenaires pour s’être engager dans cette lutte. Pour elle, cette action s’inscrit dans la politique nationale du chef de l’Etat. Qui, en visionnaire, a toujours soutenu ce secteur d’activité en témoigne le projet national karité que son ministère exécute depuis des années. Elle a promis de transmettre leurs cris de cœur à qui de droit.
Pour clore, la manifestation en beauté, les participants ont été invités à une séance de dégustation de mets à base de beurre de karité. Des plats fortement appréciés. La cérémonie officielle a pris fin par la visite des locaux et du centre de production de l’UGPPK, l’Union de Léo. Des chants et des danses sous l’ombre du karité ont égaillé la foule toute la soirée.
En rappel, cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet régional karité. Un projet financé par l’agence canadien pour le développement international (ACDI) et exécuté par le Centre Canadien d’Etudes et Coopération Internationale (CECI).
Roukiattou Ouédraogo, faso-dev