E-agriculture
Le jeudi 30 octobre 2008 à Ouaga a eu lieu à la résidence Alice, un atelier de réflexion sur les opportunités et les défis de la production et de la transformation du coton biologique et équitable en Afrique de l’Ouest. Il s’agissait pour les participants venus de la sous-région de définir des stratégies idoines pour l’essor de cette fibre textile.
Le coton transgénique ou coton BT ou encore coton OGM est bel et bien dans nos champs, à côté du coton conventionnel. Mais il y a également le coton biologique, celui-là même qui est produit sans traitement chimique (engrais, pesticides et insecticides). La culture se fait uniquement avec des produits naturels.
Le compost et le fumier servent à la fertilisation, les extraits de plantes ou les poudres de grès aident à lutter contre les parasites et les maladies. Mais voilà, pour produire ce genre de fibre, ce n’est pas très aisé à cause de la minutie que cela exige. Et avec la pub qui se passe autour des autres types de coton, le bio broie du noir. Avec 2 millions de tonnes de production du coton graine, l’Afrique de l’Ouest reste cependant la zone productrice la plus faible en termes de taux de transformation de sa fibre (moins de 5%).
L’atelier organisé ce jeudi 30 octobre par l’agence CORADE de la coopération suisse Organic exchange et Helvetas et la fédération des artisans du Burkina se voulait un espace d’échange et de réflexion sur les défis actuels de la filière et les stratégies à mettre en œuvre pour impulser son essor.
Pour les participants venus du Bénin, du Mali, du Sénégal, de la France et du Burkina, il s’agissait d’appréhender non seulement les enjeux de la filière, mais aussi de s’informer sur les systèmes de certification de la chaîne de transformation. C’était également une occasion pour les séminaristes de partager leurs expériences sur la valorisation locale du coton bio et équitable et l’approche sur le marché.
En organisant cet atelier, l’agence CORADE et ses partenaires sont convaincus que le marché du textile bio peut être porteur d’un changement significatif sur les plans socioéconomique et environnemental pour l’Afrique de l’Ouest.
C’est la raison pour laquelle, à la faveur du SIAO, ils veulent créer l’évènement « Textile biologique SIAO 2008 » pour offrir l’opportunité aux créateurs, aux artisans de découvrir la riche palette de leur création. C’est aussi une manière de montrer que l’exportation ayant fait la preuve de ses limites, il faut maintenant se tourner vers la transformation locale, une voie pour la croissance économique et le développement.
Pour Pierre Naré, conseiller technique au ministère du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat, l’opportunité de la production et de la transformation du coton bio est confrontée à des obstacles qu’on doit lever en vue du développement d’une synergie sous-régionale pour faire émerger un label de qualité autour des produits, d’un renforcement du volume et de la diversité de l’offre afin de pouvoir répondre à des demandes du marché. A la fin de la rencontre, les participants ont formulé un manifeste dit déclaration de Ouaga. Celle-ci, dans cette grande ligne, envisage des alliances à l’échelle sous-régionale non seulement pour une meilleure promotion du coton bio, mais aussi pour assurer sa production et sa transformation.
Kader Traoré / http://www.lobservateur.bf/spip.php?article9467