E-agriculture
En vue de la relance de la filière fruits et légumes, un projet dénommé "Mise à niveau des chaînes de valeur agro-alimentaires et ouverture de débouchés de marchés pour les communautés de l’Afrique de l’Ouest, phase I, Burkina Faso", a été lancé en 2008 pour une durée de 3 ans. Malheureusement, cela ne s’est pas passé sans difficultés.
La filière haricot vert, qui a fait la fierté du Burkina par le passé, connaît depuis quelques temps, des difficultés d’écoulement. Plusieurs initiatives dont le projet "Mise à niveau des chaînes de valeur agro-alimentaires et ouverture de débouchés de marchés pour les communautés de l’Afrique de l’Ouest, phase I, Burkina Faso" tentent de redresser la barre, mais non sans problème.
Selon la coordonnatrice nationale du projet d’amélioration des chaînes de valeur agro-alimentaires (PACVA), Marie Claire Kadeoua, le marché connaît une baisse de la demande, du fait de la crise économique.
Le haricot vert du Burkina dont le principal débouché est l’Europe a pris un coup. Ainsi, le projet s’est retrouvé en début de campagne commerciale avec un stock important de haricot. Etant donné la faible capacité de stockage de sa chambre froide (40 tonnes), il a dû se défaire d’une partie de ses stocks à travers des œuvres de charité.
A mi-campagne, seulement 71 tonnes de haricot vert ont été exportées vers l’Europe, plus particulièrement en Etalie, car en plus de la baisse de la demande, les produits burkinabè sont fortement concurrencés par le haricot vert du Maroc, du Sénégal et de l’Egypte qui est acheminé par bateau en Europe. En effet, à cause du transport aérien, le haricot vert burkinabè revient trois fois plus cher.
Pourtant, lors de la campagne 2008-2009, le PACVA, en partenariat avec deux structures de distribution en Italie, avait pu obtenir un marché de 750 tonnes de haricot vert. Malheureusement du fait de contraintes internes, dont un faible rendement, il n’a pu fournir que 386 tonnes.
En attendant la reprise du marché, la grande partie du haricot vert est produit localement. Pendant ce temps, les responsables du projet s’activent à chercher à nouer de nouveaux partenariats afin de diversifier les débouchés. C’est ainsi qu’une mission a séjourné récemment à Berlin en Allemagne pour prendre part à la foire des fruits et légumes frais. Selon Marie Claire Kadéoua, l’espoir est permis au regard des nombreuses promesses faites par des structures italiennes, espagnoles, hollandaises, allemandes et françaises.
Le projet d’amélioration des chaînes de valeur agro-alimentaires, d’un coût de 1,65 milliard, vise à combattre la pauvreté au sein des petits exploitants, à travers l’ouverture de débouchés internationaux à leurs productions. Il a démarré ses activités en 2008, pour une phase-pilote de trois ans. Financé par ONUDI, la région Toscane, l’Italie et l’Etat burkinabè, le projet collabore avec deux coopératives paysannes, à savoir la SCOBAM, dans le Bam et la SOGEPAM dans le Sourou.
Si tout se passe comme prévu, à l’issue de la phase-pilote, une société de logistique et de service devra prendre la relève pour pérenniser les acquis et surtout élargir la liste des bénéficiaires.
Fatouma Sophie Ouattara (sofifa2@yahoo.fr)/ Sidwaya