Le chef du gouvernement, Luc Adolphe Tiao, a rencontré, dans la soirée du lundi 12 mars 2012 à Ouagadougou, les leaders des partis politiques sur la bonne tenue des élections couplées législatives et municipales prévues au mois de décembre prochain. En présence de membres du gouvernement et de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a fait le point sur l’état d’avancement des préparatifs des élections couplées législatives et municipales de 2012 avec les responsables des partis politiques, et surtout les rassurer.

Ils ont passé en revue les mesures déjà prises et fait des suggestions pour une meilleure organisation du scrutin. Après plus de deux heures de discussions à huis clos, le Premier ministre a affiché sa satisfaction. «  Les partis politiques du Burkina Faso sont dans un esprit de dialogue. J’ai apprécié la courtoisie de nos entretiens. J’ai pu aussi constater que beaucoup d’appréhensions existent quant à l’organisation des élections couplées de 2012. Nous nous sommes évertués à les rassurer en présence de la CENI. Tout devrait aller mieux pour les élections à venir  », a confié Luc Adolphe Tiao. Il a souligné que c’est le gouvernement qui finance les élections et doit chercher les moyens nécessaires pour leur bonne organisation. «  J’ai rassuré les partis politiques que même si cette année nous traversons une période difficile en raison de la situation alimentaire, nous avons l’obligation de trouver les moyens nécessaires pour que ces élections se tiennent. Il ne devrait pas avoir de problèmes pour le financement de l’ensemble de l’opération électorale  », a insisté le chef du gouvernement. En outre, Fidèle Kientéga de l’Union pour la renaissance, Parti sankariste (UNIR/PS), une voix de l’opposition, a soutenu  : « Le Premier ministre a promis de mettre tout en œuvre pour qu’à l’issue du scrutin, celui qui est élu soit applaudi par son opposant. C’est une bonne chose  ».

Cependant, a poursuivi Fidèle Kientéga, « entre la rhétorique et la pratique, il y a un hiatus qu’il faut combler. Nous pensons que pour des élections couplées, dans un même bureau de vote, deux urnes et des bulletins différents, il y aura des difficultés compte tenu du niveau d’appréhension de certaines populations  ». Pour lui, comme le gouvernement l’a promis, il faudra associer au maximum la classe politique, notamment l’opposition. Dans leur ensemble, les leaders des partis de l’opposition comme de la majorité se sont dit rassurés par les propos du Premier ministre. Dans sa déclaration liminaire, Tiao a félicité l’ensemble de la classe politique qui œuvre pour « l’élargissement permanent et le renforcement de la démocratie dans notre pays et pour la promotion des droits humains ». Certes, a-t-il reconnu, « nous ne partageons pas toujours les mêmes points de vue sur de nombreux points, mais nous restons convaincus que la liberté de pensée et d’opinion constitue le socle de la démocratie, du développement et d’une paix sociale pérenne ». Compte tenu du caractère sensible des élections dans les démocraties africaines, les acteurs politiques impliqués dans le processus doivent toujours travailler de concert à ce que les suffrages ne portent pas atteinte à la paix et à la stabilité des Etats.

Les initiatives en cours

Le Premier ministre a rappelé les efforts déjà déployés pour la bonne tenue du scrutin. Dans ce sens, le Président du Faso, Blaise Compaoré, a proposé la révision de l’article 81 de la Constitution en vue de proroger le mandat des députés jusqu’à la mise en place de la nouvelle législature. Pour sa part, le gouvernement a mis la main à la pâte à travers de nombreuses initiatives. On relève notamment  : l’acceptation d’un fichier et d’une carte d’électeur biométrique en réponse aux sollicitations de la classe politique, les dispositions prises pour le financement des opérations électorales, l’élaboration des avant-projets de loi portant révision du code électoral et du code général des collectivités territoriales. L’exécutif a également initié l’organisation d’une campagne intensive d’établissement d’actes de naissance en prévision du recensement biométrique des électeurs, ainsi que le recensement administratif des populations des communes à statut particulier de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso qui ont fait l’objet de nouveau découpage.

Par ailleurs, il a été entrepris une opération d’assainissement du fichier des partis politiques légalement reconnus dans le but de mieux responsabiliser les acteurs politiques au regard du rôle que leur confère la Constitution. En dépit de ces actions concrètes déjà en cours, Luc Adolphe Tiao est convaincu que le dialogue demeure indispensable et doit se poursuivre. La prochaine concertation est prévue dans trois mois pour faire le point de l’évolution du processus électoral.

Bachirou NANA

Sidwaya