Vie du réseau
Chaque jour, on entend des discours du type : le logiciel doit être gratuit, les logiciels propriétaires sont une mauvaise politique parce qu’ils profitent à leurs concepteurs. La référence principale est la firme Microsoft comme le chef de file des logiciels propriétaires.
Se faire de l’argent n’est pas une mauvaise chose, c’est voler et tromper les gens qui est mauvais. Présentement, l’un des problèmes de l’Afrique n’est un problème de choix de logiciel libre ou propriétaire dans les domaines des NTIC, mais c’est un problème de manque crucial d’infrastructures de base(routes, téléphone) et aussi un problème d’absence de marché de risques (l’investisseur privé assume 100% de la charge de risque dans une affaire) et enfin un problème de manque d’information sur les alternatives existantes.
je pense que chacun doit travailler et monnayer ses services, que ce soit du libre ou du propriétaire. Ne mélangeons pas enjeux et business. Même ceux qui font le libre ne le font pas pour nos beaux yeux. Du moment où ils auront conquis un large marché, il se peut qu’ils retournent leur veste.
Le fait de penser que libre est gratuit ne stimule pas la créativité des programmeurs africains qui sont un peu à la traîne et ne voient donc pas l’avenir en rose avec des concepts libre = non profit... Présentement, pour nous autres intellos, la seule richesse que nous avons, c’est notre intelligence et nous devrons la vendre. Les nouvelles technologies nous offrent cette opportunité...
Je demande aux jeunes africains dynamiques de faire du business. Ce n’est pas un crime de le faire. c’est cela qui nous amènera loin. Ceux qui nous exploitent actuellement n’ont pas froid aux yeux et je ne vois pas pourquoi nous ne lèverons pas un petit doigt pour prendre honnêtement ce qui nous revient de droit....
Cependant, on peut faire du business et avoir un volet social aussi. ce n’est pas incompatible. La plupart des grandes firmes le font et nous voyons pleins de jeunes africains militer dans des mouvements sociaux. C’est en étant riche que je peux aider mes frères démunis à changer leur situation mais pas en étant un nécessiteux comme eux.
Comme dit un proverbe chez nous : deux aveugles ne peuvent pas s’accompagner.
Bien cordialement
Sylvestre Ouédraogo
Association Yam Pukri
Coordonnateur Réseau LIEN