E-agriculture

Le producteur de riz Burkinabè, le marché et les sommets NTIC : coup de gueule !

« ET SI LES PAYSANS AFRICAINS AVAIENT ACCES AUX MARCHES AFRICAINS » ?

Selon Monsieur Willie Currie (gestionnaire du programme sur les politiques de l’Association for Progressive Commmunications) et également membre du groupe d’action du Sommet Mondial de la Société de l’Information (SMSI), il est indispensable que les producteurs africains disposent d’un meilleur accès aux réseaux d’information planétaires.
Pour mémoire, l’accès aux NTIC était l’un des grands thèmes traités par la Déclaration de principes et le Plan d’action adoptés par le SMSI à Genève en 2003.
L’objectif général est « de faire en sorte que plus de la moitié des habitants de la planète aient à leur portée un accès aux TIC » à l’horizon 2015. Pour réaliser cet objectif ambitieux, on a lancé trois processus au cours de la deuxième phase du SMSI, qui se tiendra à Tunis en novembre 2005.
Ces trois processus cherchent à répondre aux questions suivantes :
1) Où en sommes-nous en ce qui concerne l’accès au niveau de la planète aux réseaux d’information mondiaux ? (état des lieux) ;
2) Où en sont les politiques et la gouvernance mondiales en matière de NTIC ?
3) Est que les interlocuteurs sont-ils tous impliqués ?
4) De quels mécanismes de financement dispose-t-on pour fournir, grâce aux NTIC un accès universel aux réseaux mondiaux d’information ? Faut-il en créer de nouveaux ?
Les réponses à ces questions nous conduisent au troisième processus dont l’axe principal demeure l’origine des ressources financières qui permettront d’atteindre l’objectif d’ici à 2015.

Mais qu’est ce que moi Riziculteur qui a mes pieds dans la boue de la Vallée du Kou
(au Burkina Faso), ou de façon générale moi Agriculteur africain gagne dans ces débats trop techniques ?

Les différents points soulevés ont une influence sur le développement rural et agricole des pays en développement.
Dans l’hypothèse où les pays développés conviendraient dans les négociations commerciales de Doha (tenues dans le cadre de l’OMC), de supprimer progressivement les aides nationales à l’agriculture, les producteurs agricoles des pays en développement pourraient obtenir un accès plus équitable aux marchés mondiaux. Cependant, ces marchés reposent sur des réseaux mondiaux d’information, et les producteurs des pays en développement demeureront désavantagés s’ils n’y sont pas connectés.

Le Plan d’action du SMSI aborde la question de l’accès aux NTIC en vue du développement agricole au paragraphe 21 sur la « cyberagriculture ». Il préconise des mesures visant à :
-  Assurer la diffusion systématique, au moyen des TIC, d’informations sur l’agriculture, l’élevage, la pêche, la sylviculture et l’alimentation afin de faciliter l’accès à des connaissances et à des informations complètes, à jour et détaillées, en particulier dans les zones rurales ;
-  Utiliser des NTIC aux fins de diffuser l’information dans les zones rurales ; (il ne s’agit pas simplement d’améliorer l’accès des zones rurales au plan national, mais de connecter les producteurs agricoles ruraux aux marchés grâce aux réseaux mondiaux d’information) ;
Cet objectif implique pour le moins que l’on crée des réseaux ouverts dans les pays en développement, qui soient utilisables par tout un chacun, et que l’on poursuive cette action par des mesures incitant les opérateurs de réseaux à étendre l’accès aux zones rurales au-delà des infrastructures nationales de télécommunication.

Pour se rendre compte que cette entreprise relève presque de l’utopie, examinons ensemble depuis la boue de la Vallée du Kou quelques statistiques (dont d’ailleurs nous autres riziculteurs ne sommes pas habituées).

L’Afrique affiche les taux les plus faibles de pénétration d’Internet, malgré le câble de fibre optique SAT 3, qui longe la côte ouest du continent et qui assure les connexions au réseau dorsal d’Internet. L’Afrique ne compte que 111 utilisateurs d’Internet par 10 000 habitants, contre 585 en Asie, 2 444 dans les Amériques et 3 333 en Europe. De même, l’Afrique ne dispose que de trois serveurs Internet pour 10 000 habitants, tandis que l’Asie en possède 37, l’Océanie 955, les Amériques 1 440 et l’Europe 2293.

Vous autres intellectuels, formés dans une coulée de bronze, nourris au riz paddy à la sauce dialectique me traiterez de petit nègre vicieux, ne voyant que du noir (reflétant d’ailleurs la couleur de ma peau) partout ; aidé par votre raison vous direz ceci :

1) La pénétration limitée de l’Afrique est imputable au manque de fiabilité des connexions ;
2) Au coût élevé de l’utilisation de l’infrastructure des télécommunications. (À raison d’un coût moyen de 1 500 dollars américains pour toute nouvelle liaison téléphonique fixe, il serait extrêmement onéreux, surtout dans les zones rurales, d’accroître la pénétration et la fiabilité des réseaux) ;
3) On pourrait même doubler l’infrastructure actuelle des NTIC en Afrique avec seulement 8 à 12 milliards de dollars ;
4) Et ensuite il suffirait de RENFORCER LES CAPCITES DES PRODUCTEURS AGRICOLES AFRICAINS afin qu’ils soient en mesure d’utiliser les NTIC avec efficacité dans leurs activités de production, de marketing, de distribution....
5) Et ainsi de suite..............

Mesdames / Messieurs les EXPERTS des NTIC, laisser moi rire, avec vos drôles de vocabulaire pour être en phase avec vos BAILLEURS de F..., pardon, je voulais dire avec Vos PARTEANAIRES qui se DEVELOPPENT (non je m’excuse car j’ai oublié la leçon : PARTENAIRES AU DEVELOPPEMENT).

A la Vallée du Kou, nous avons une école de trois classes pour 10 000 enfants en age de scolariser, et j’ai fais trois jours dans le rang, pour espérer voir ma fille recrutée. Le jour du recrutement la maîtresse a retenue les 120 premiers. Je vous informe que j’occupait le rang de 257e . au prochain recrutement dans 2 ans, ma fille aura 9 ans, donc « INRECRUTABLE ».

Mesdames / Messieurs les EXPERTS des NTIC s’il vous plait, doubler le nombre d’école de Bantaré pour m’alphabétiser dans les Anciennes Technologies de l’Information et de la Communication (moi Baowindmanégré, 35 ans, marié et père de huit filles, dont une seule est à l’école), qui n’ai jamais mis les pieds à l’école (mais toujours dans la boue de la rizière), comment voulez-vous me connecter ? (même si votre fameux câble de fibre optique SAT 3, longe la côte ouest de ma case ?)

QUOI ? VOUS NE COMPRENEZ PAS CE LANGAGE ?
Vous parlez de quoi ? de Genève 2003, de Tunis 2005, de thème de la conférence : « L’accès en Afrique : clé pour une société inclusive de l’information ». Quand est-ce que vous aurez le courage de dire la vérité à vos BAIILEURS ?

Moi, je prie Dieu pour avoir un acheteur pour les 2 000 tonnes de riz paddy de ma coopérative, et ainsi je pourrai rembourser la redevance de l’eau, rembourser le crédit de l’engrais et peut être le reste serait suffisant pour acheter les fournitures de ma fille aînée, et de l’aspirine pour ses sœurs.
Mais Hélas, moi je ne veux pas vendre mon riz chez eux ; du riz de cette campagne, qui a du goût. Mais pourquoi, eux ils viennent vendre leur riz subventionné à mes frères Ouagalais ? ce riz dont le goût n’a d’égal que du sable, conservé pendant 10 ans ; et dont il faut traiter chaque trimestre avec des produits chimiques, dont MOI j’ignore l’effet sur la SANTE de mes frères .
Pire, encore, à la coopérative il semble que le Catholique Relief Service ou Catwell fait de la publicité du riz Américain ; que le Japon nous a encore donné 6 475 tonnes de riz (1/10 de notre production nationale), estimé à 1 500 000 000 F CFA ; et que même la Thaïlande nous a donné 1 000 tonnes de riz et demander à être membre de la francophonie.

Mais vous êtes sur quelle planète ?
ET QUI VOUS A APPRIS A GOUVERNER LE MONDE ?
Comme, vous ETES TOUS CONNECTE, VENDER VOTRE RIZ ENTRE VOUS par INTERNET, LIBERANT ainsi NOTRE MARCHE NATUREL, pour NOS PRODUITS NATURELS.

Mesdames / Messieurs les ESPERTS des NTIC, faites quelques choses pour changer le thème de Tunis en Novembre prochain, sinon moi et mes semblables, allons nous noyer de l’autre coté de la Vallée, et quand vos BAILLEURS viendrons pour évaluer les résultats de vos projets, vous allez leur montrer nos tombes. Ensuite il ne vous restera plus qu’à les convaincre de financer votre dernier projet de « CREATION D’UN SITE INTERNET POUR IMMORTALISER LES TOMBES DES RIZICULTEURS AFRICAINS,....

Mais pour le moment j’ai un autre problème. Comment trouver 500 F cfa pour payer mes 15 minutes qu’à durer cette connexion ?

Dipama Théophile
Coordonnateur CIRB, Bobo Dioulasso
Membre Burkina NTIC.

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