E-agriculture

Des associations Burkinabè visitent des projets TIC et agriculture à Sikasso

Au terme du séminaire d’échange qui les a réuni le 25 octobre à Sikasso (Mali) autour de la problématique des Technologies de l’information et de la Communication au profit des paysans, des acteurs du monde rural burkinabé sont allés toucher du doigts les réalités du terrain des projets TIC et agriculture du Mali.

Le 26 octobre 2007, la délégation burkinabé était conduite par Dédé Condé du projet « sènè kunafoni bulon ».

La visite terrain a commencé par le projet de communication Jèkafo gèlèkan ou « parler ensemble sous l’arbre à palabre » du Comité Régional de Concertation des Ruraux (CRCR). La délégation Burkinabé a été reçue au siège du CRCR par Bakary Diarra le coordonnateur de ce projet. Après une visite guidée des locaux de la dite structure, Monsieur Diarra a entretenu ses ôtes sur les tenants et les aboutissants de leur dispositif de communication.

Visite au CRCR à Sikasso

Créé en 1996, le Comité Régional de Concertation des Ruraux (CRCR) a pour objectif principal de représenter et de défendre les intérêts des producteurs et productrices de la région de Sikasso pour la prise en compte de leurs préoccupations dans les politiques de développements rural au niveau local, national et international. Elle est membre fondatrice du Réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles de l’Afrique (ROPPA).

Réunion de travail au CRCR

Selon lui, l’idée du projet Jèkafo gèlèkan ou « parler ensemble sous l’arbre à palabre » vient des difficultés liées à l’atteinte de leur objectif du fait de l’insuffisance de communication entre les responsables des régions. Ce projet financé par l’ Institut International de la Communication et le développement ( IICD) vise d’une part à améliorer la visibilité et faciliter le partage d’information entre les membres du CRCR, D’autre part, ce projet vise à augmenter la légitimité du CRCR en facilitant la participation des producteurs aux débats sur les politiques de développement rural dont les textes d’applications de la Loi d’Orientation Agricole votée en août 2006 par l’Assemblée Nationale du Mali.

IICD apporte à ce projet un appui financier matériel et technique. En plus des ordinateurs, nous avons reçu un appareil photo numérique, une caméra numérique , un vidéo projecteur, des casques, des panneaux solaires pour les cercles qui n’ont pas d’électricité nous confie monsieur Diarra. « Aujourd’hui le premier résultat a été que nous avons eu une action fédératrice importante, toutes les organisations de la région de Sikasso aujourd’hui se retrouvent au sein du CRCR : filière mangue, filière pomme de terre, les femmes, filière bétail et viande, tout le monde est mis en réseau. ». On peut dire que grâce a ce projet, les gens ont fait la découverte de l’informatique et le paysan sait aujourd’hui que lui aussi il peut l’utiliser et il l’utilise.

La spécificité de ce projet est que notre mission est d’influencer le politique (participer à la définition des politiques, changer le comportement politique) par la participation au débat public des paysans. Par exemple dans le cadre de l’appropriation de la loi d’orientation agricole par les paysans ; nous travaillons à ce que les paysans comprennent le texte ; nous veillons à ce que les textes d’application ne soient pas pris à notre insu. Avec leur nouveau dispositif de communication qui combine les outils traditionnels de communications comme la radio ; la télévision, le bouche à oreille et les TIC (Internet, téléphone portable et outils multimédia..) les responsables du CRCR arrivent à toucher rapidement les membres pour qu’ils réagissent sur les décisions prises lors des assemblée régionale ou des collectivités.

Au CRCR, la délégation burkinabé a pu découvrir une belle expérience d’utilisation des TIC dans le cadre du plaidoyer et du lobbying pour l’amélioration des conditions de vie des paysans. Comme difficultés majeurs rencontrées, Monsieur Diarra parlera des enjeux de la formation et de la maintenance des équipements. Il faudra que les gens maîtrisent réellement l’utilisation des TIC, connaissent tous les enjeux qui sont autour des TIC et qu’il arrivent à l’utiliser comme il faut à naviguer comme il faut à faire des recherches réelles conclura Monsieur Diarra.


Par la suite les burkinabé se sont rendus au siège de « Sènè kunafoni Bulon ». Il s’agit d’un projet d’« appui au renforcement des capacités pour l’amélioration durable des revenus des transformatrices et producteurs des produits agricoles (mangue et pomme de terre) par la gestion de l’information ».

Ce projet financé également par IICD vise la promotion du développement rural des filières agricoles à travers les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC). Selon Sayon Kamissoko responsable de ce projet, il consiste à la mise en place d’un système de communication et d’information pour les acteurs des plateformes des filières mangues et pomme de terre pour faciliter l’échange et l’accumulation des connaissances dans le domaine de la production, conservation, transformation et commercialisation des produits agricoles. La gestion du projet est assurée par un comité de pilotage composé par un délégué des organisations membres. A cet effet, les membres ont reçu des équipements informatiques adaptés à leurs besoins (ordinateurs connectés a Internet, camera et appareil photo numériques, postes téléviseurs....) et des formations en informatiques. A sènè kunafoni bulon, on peut retenir que les TIC sont aux services des filières agricoles. quelques ordinateurs tiennent lieu d’accès publics, ce qui permet à tous les membres de venir consulter leurs messages et même les habitants du quartier à y voir accès.

Séance à Sènè kunafoni Bulon

La délégation s’est ensuite rendue chez le coordonnateur du projet Fruilema plus. Monsieur Boukary Ba a d’abord fait voir aux hôtes burkinabé son centre de traitement et de conditionnement des fruits et légumes destinés à l’export. Pour s’adapter au normes de qualité qu’il vient d’obtenir c’est un centre de production en pleine réfection que les burkinabé on pu voir. En résumé, Le projet "Qualité Plus" de Fruilema consiste à la conception d’un système d’informations et de communication pour améliorer les exportations des fruits et légumes du Mali. Il est née d’un partenariat entre Fruilema, un groupe d’intérêt économique (GIE) du Mali et IICD. Le GIE Fruilema est constitué par cinq sociétés maliennes exportatrices de fruits et légumes que sont : Flex Mali, Cofruima, IB négoce, Mali primeurs et Fruitière lotio.Le projet Fruilema qualité plus et l’IICD.
Mr Ba en bleu accueille les Burkinabès
Apres avoir obtenu le financement avec IICD, nous avons travaillé avec l’entreprise MANOBI pour la conception de notre logiciel de suivi et gestion des l’exportations. Le logiciel qui a été conçu nous permet d’identifier les producteurs, les parcelles, les quantités et qualité des produits. Couplé à un site Web, elle aidera à l’analyse, la compréhension et la prise de décision en matière d’exportation.

Les informations disponibles seront diffusées aux différents acteurs que sont, les producteurs, pisteurs, collecteurs, et importateurs décrit monsieur Ba. Dans le cas de Fruilema, les burkinabé se sont familiarisés à une politique de professionnalisation par l’utilisation des TIC.
Au terme de ce parcours, la délégation burkinabé a apprécié la dynamique filière promue par les maliens en matière d’utilisation de divers TIC. Une fois de plus, cette viste vient renforcer les idées que les TIC peuvent et doivent être l’affaire des payans. Il suffit simplement de chercher à résoudre les problèmes des paysans et utiliser en cas de nécessité les TIC qui sont de ce fait des outils au service du monde rural.

Roukiattou Ouédraogo

Bntic

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