Depuis le 29 Janvier 2005 la capitale ghanéenne abrite la Conférence Préparatoire Africaine pour le SMSI .Avec comme theme ’Acces / la clé africaine pour une société de l’information inclusive’.

Contexte

Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) ont fondamentalement pavé de nouvelles voies de création du savoir, d’éducation des populations et de dissémination de l’information. Les TIC ont restructuré la conduite des pratiques économiques et commerciales et la gestion des Etats dans le monde, tout en développant de nouveaux produits et services qui sont en train de transformer notre mode de vie. Les TIC ne sont pas que devenues indispensables dans la fourniture de l’aide, des soins de santé, de l’éducation, et dans la protection environnementale mais ont aussi créé de nouvelles opportunités pour les divertissements et les loisirs. L’accès à l’information et au savoir est un préalable pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), et par extension pour l’amélioration du niveau de vie de millions d’individus à travers le monde. Par ailleurs, une meilleure communication entre les peuples aide à la résolution des conflits et à la réalisation de la paix mondiale.

Reconnaissant ces opportunités porteuses d’espoir, de même que les défis avenir, l’Initiative de la Société Africaine de l’Information (AISI) a défini le cadre régional visant à accélérer la participation de l’Afrique dans la société de l’information. l’AISI met l’accent sur le rôle central que les Etats doivent jouer dans la "promotion de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication notamment dans l’appareil de l’Etat, et d’une manière générale dans la société, en vue d’accroître l’efficacité de la fourniture des services de l’Etat et de stimuler les industries des TIC".

Depuis l’adoption de l’AISI en 1996, la Commission Economique pour l’Afrique (CEA) aide les pays africains à exploiter les TIC pour leur développement. Plus de la moitié des Etats membres de la CEA ont déjà élaboré et adopté des plans intégrés d’infrastructures Nationales d’information et de communications qui ne s’intéressent pas qu’aux politiques et aux cadres réglementaires mais aussi aux applications, aux systèmes de l’information et aux capacités des ressources humaines, dans le cadre de leur stratégie nationale d’ensemble pour les TIC.

Sur le plan mondial et en particulier au cours de la dernière décennie, la communauté internationale n’a cessé de promouvoir l’agenda de la fracture numérique en adoptant plusieurs initiatives régionales et internationales visant à promouvoir l’utilisation des TIC pour un développement socioéconomique durable. Le Sommet Mondial sur la Société de l’Information prévu en deux phases (Genève 2003 et Tunis 2005) a initié un processus à travers lequel les questions des TIC pour le Développement (ICT4D) sont débattues à l’échelle mondiale.

Le Processus du Sommet Mondial sur la Société de l’Information

Le Sommet Mondial sur la Société de l’Information (SMSI) est une initiative de la Conférence Plénipotentiaire de l’Union Internationale des Télécommunications, tenue en 1998. Elle a été entérinée par l’Assemblée Générale des Nations Unies comme un moyen efficace pour aider les Nations Unies dans la réalisation des objectifs de la Déclaration du Millénaire.

La 1ère phase du Sommet Mondial sur la Société de l’Information (SMSI) organisée du 10 au 12 décembre 2003 à Genève, a constitué une plate-forme globale dans laquelle les principaux acteurs (les gouvernements, les agences des Nations Unies, le secteur privé et la société civile) se sont réunis pour développer un vision commune et une compréhension de la Société de l’Information, et pour adopter une Déclaration et un Plan d’Action.

Le Sommet a adopté une Déclaration de Principes et un Plan d’Action définissant l’étape de la coopération internationale pour réduire la fracture numérique existante entre pays en développement et les pays développés tout en impliquant l’ensemble des acteurs dans l’édification d’une société inclusive de l’information.

Les Chefs d’Etat et les acteurs du monde entier ont reconnu la nécessité de la création d’un environnement propice basé sur des politiques, des lois et des cadres réglementaires bien définis, pour permettre un accès universel, équitable et abordable à la société du savoir. Les activités de renforcement des capacités, de recherche et de développement, de promotion de l’entrepreneuriat basé sur les TIC, de promotion d’un contenu de l’Internet plurilingue, varié et culturellement approprié, l’accès des femmes et des groupes marginalisés et vulnérables, la gouvernance de l’Internet y les droits de propriété intellectuelle et les mécanismes de financements pour réduire la fracture numérique ont été au centre des débats et des discussions au cours du SMSI.

La première conférence régionale africaine, Bamako 2002

La 1ère conférence régionale africaine, dénommée Bamako 2002, avait été organisée du 26 au 30 mai 2002, à Bamako au Mali sous les auspices du Président Malien, Son Excellence Alpha Oumar Konare. Cette réunion ministérielle avait pour objectif de sensibiliser les pays africains sur l’importance du processus du SMSI, de débattre sur et d’élaborer la vision africaine en matière d’édification d’une société inclusive de l’information.

Bamako 2002 avait mis l’accent sur la facilitation de la compréhension des avantages à tirer d’une société mondiale de l’information et la contribution du continent dans la réalisation de ses objectifs ainsi que les héritages culturels et les valeurs qu’il devrait préserver à travers ce processus dynamique. La conférence avait réuni près d’un millier de participants issus des gouvernements, de la société civile, du secteur privé, et des partenaires au développement. Divers partenaires bilatéraux et multilatéraux ainsi que le secteur privé et la société civile avaient soutenu l’événement.

Bamako 2002 avait aussi mis l’accent sur les principaux défis, les opportunités et les contraintes issus de la société de l’information, et avait développé une vision et une stratégie communes pour une société basée sur l’information. La conférence avait aussi constitué pour les Etats membres et les partenaires au développement, bilatéraux et multilatéraux, une opportunité pour renouveler leur engagement à la réalisation des visions gravées dans l’AISI et dans la composante TIC du NEPAD.

La Conférence Régionale d’Accra pour le SMSI 2

En s’appuyant sur les acquis de la première phase du processus, la seconde phase se tiendra du 16 au 18 Novembre 2005 à Tunis. Tel qu’il avait été décidé au cours de la première réunion préparatoire (PrepCom-1), la seconde phase mettra l’accent sur le "suivi et la mise en oeuvre de la Déclaration de Principes et du Plan d’Action de Genève par les acteurs aux niveaux national, régional et international". Les préparatifs seront menés aux niveaux régional et mondial à travers des conférences régionales, sous-régionales et thématiques dont les résultats seront intégrés dans les réunions du Comité Préparatoire pour élaborer des projets de documents à adopter au cours du Sommet de Tunis.

Afin de concrétiser l’objectif fondamental ci-dessus de la phase de Tunis, la région Africaine a concentré ses efforts sur les activités ci-après :

 Les réunions du Comité Ministériel pour le suivi du SMSI (Dakar : 20 Avril 2004, Tunis : 25 Juin 2004, Accra : 1 Février 2005).
 Les efforts d’évaluation de la première phase à travers un questionnaire d’inventaire et par l’organisation d’un atelier sur la mise en oeuvre des décisions de Genève.
 L’organisation de réunions thématiques régionales
 L’organisation de la conférence régionale préparatoire qui sera précédée par des ateliers préparatoires à la conférence sur des questions d’importance pour le continent africain (Accra 28 Janvier - 4 Février 2005).

Les résultats des trois premières activités devraient contribuer au PrepCom-2 à travers la conférence régionale préparatoire africaine. Par ailleurs, la conférence d’Accra est d’une importance capitale pour la région d’Afrique étant donné que le PrepCom1 qui avait été organisé en juin 2004 à Tunis avait reconnu les conférences régionales comme l’un des créneaux officiels par lesquels la seconde phase du SMSI devrait être préparée.

Objectifs

Sur la base des résultats de la première phase du Sommet, la Seconde Conférence Régionale Préparatoire pour le SMSI lancera les préparatifs régionaux pour la seconde phase à Tunis (Novembre 2005). Les principaux objectifs de la conférence se présentent comme suit :

 Evaluer les progrès réalisés par les pays africains pour - - réduire la fracture numérique à la lumière des résultats de la phase de Genève du SMSI.
 Assurer le suivi du Plan d’Action du SMSI 2003, adopter un Plan d’Action Régional
 Promouvoir les multi partenariats dans l’édification d’une société inclusive de l’information
 Evaluer les options de mécanismes de financement pour consolider la société africaine de l’information

La Conférence régionale préparatoire africaine pour le SMSI qui se tient a Accra a pour but de préparer l’Afrique à une participation effective à la seconde phase du SMSI en vue d’assurer un partenariat numérique stratégique et interdépendant qui assurera la promotion de la croissance économique et du développement humain du continent. La Conférence réunit tous les acteurs, partant des gouvernements à la société civile, le secteur privé, les universitaires et les parlementaires, les pouvoirs locaux, les institutions régionales africaines, les partenaires au développement et les organisations internationales.

Les débats seront axés autour des thèmes et des sujets ci-après :

 Evaluation de la mise en oeuvre du Plan d’Action de Genève
 Société de l’Information et Réglementation : accès et infrastructure
 E-strategies nationales et régionales
 Logiciels libres et langues/contenus locaux
 Cyberlégislation et Droits de la Propriété Intellectuelle
 Renforcement des capacités des élaborateurs de politiques
 Financement de la Société de l’Information
 Gouvernance de l’Internet
 Applications des TIC dans l’éducation, la santé, le commerce et la gouvernance
 Les TIC et la réduction de la pauvreté
 Le Suivi de la Société de l’Information
 La gouvernance locale
 Le Forum du Secteur Privé
 Les multi partenariats avec les représentants des média, des parlementaires, des organisations de défense des questions de genre et de jeunesse, des universitaires etc.
 Résultats

Au terme de la Conférence il est prévu que les participants aboutissent à une position commune et à un plan d’action régional sur les principales questions des TIC pertinentes pour le continent, y compris les deux questions non encore élucidées de la phase de Genève, à savoir la Gouvernance de l’Internet et le Financement de la Société de l’Information. Il est aussi prévu qu’un fort partenariat numérique se forme autour des thèmes de base du plan d’action régional. La conférence a déjà reçu le soutien, les promesses et l’engagement du Partenariat pour les Technologies de l’Information et des Communications en Afrique (PICTA) ainsi que d’autres sources de financement.