Vie du réseau

A la découverte des TIC à Bokin, carnet de route…

Les Technologies de l’information et de la communication sont entrain de gagner du terrain au Burkina-faso. Pour nous imprégner de la situation, une équipe de Burkina NTIC a séjourné les 22 et 23 mai 2008 à Bokin.

Cette mission s’inscrivait dans le cadre du partage de connaissance que le réseau Burkina NTIC promeut. C’était aussi une occasion pour quelques membres du réseau et surtout pour Miep Lenoir, chargée de partage des connaissances et Hilde Eugelink, responsable communication à IICD de s’imprégner de la dynamique des TIC dans le monde rural à travers l’expérience de l’ONG Sahel Solidarité.

Carnet de route...

Nous sommes partis de Ouagadougou, le jeudi 23 mai 2008 à 7 heures 30 minutes pour Bokin à près de 100 km dans le nord du burkina. Le nom autochtone Boke donné à cette localité, en langue mooré vient de boko qui veut dire "trou". Les fondateurs qui étaient à la recherche d’un lieu pour s’installer ont découvert ce site et ont déclaré qu’il s’agissait d’un trou, que cela les arrangeait et qu’ils allaient donc y demeurer. Il constitue un des départements de la province du Passoré.

Parti de Yam-Pukri à bord d’un minibus, nous retrouvions notre guide Monsieur Tabsoba au siège de Sahel solidarité à Ouagadougou. A bord d’un 4 x4 tout terrain, il nous guidera jusqu’à, destination. Après plus de "50 km sur une nouvelle voie goudronnée, nous prîmes une voie bitumée pour rejoindre notre destination. Deux heures trente minutes de route, nous voici enfin à Bokin.

A l’entrée, nous avons sentis que « la route sera bonne » comme on le dit chez nous. La cour de sahel solidarité était déjà en effervescence. Une animation musicale des grands jours nous y attendait. Aussi des populations venues des nombreux villages environnants étaient mobilisées.

Mot de bienvenue de l’équipe de sahel solidarité, et on nous invita à aller rendre une visite de courtoisie au maire de la commune rurale. A l’entrée nous nous apercevons un maire qui semble s’intéresser aux TIC. Sur son bureau, à coté des nombreux documents, loge un ordinateur et une imprimante.
Après les présentations d’usage, le maire, Nongma Ernest Ouédraogo nous présenta sa commune. Ancienne commune spéciale et aujourd’hui commune rurale, Bokin compterait plus de 55.000 habitants. Nous lui donnions aussi des informations sur IICD, Burkina NTIC. Il encourage nos initiatives et nous souhaite la bienvenue dans sa commune.

A la question de savoir si son matériel informatique était fonctionnel. Il répondit oui avec un peu d’hésitation. « Faute d’électricité, nous ne branchons nos équipements qu’à des occasions. Nous utilisons un groupe électrogène et seulement en cas de nécessité, nous utilisons l’ordinateur pour la saisie de nos rapports et documents administratifs.
Pourquoi vous ne profiter pas de l’expérience de sahel solidarité qui utilise l’énergie solaire pour alimenter ces ordinateurs demandais-je ? Problème de moyen financier, mais aussi parce que le dossier d’électrification de la commune est avancé notifia le maire

« Avec l’appui de la coopération danoise, nous avons mis en place un comité pour l’électrification de la commune. Les études sont terminées et l’appel d’offre est lancé. Nous sommes dans l’attente des offres » ajouta-t-il.

Avec l’implication des autorités on espère que le problème d’électrification que Sahel solidarité et toute la population de Bokin connaît trouvera enfin une réponse et sera bientôt un lointain souvenir.

De chez le maire, nous sommes repartis au siège de Sahel solidarité pour une séance d’animation. Cette rencontre présidée par le préfet de la commune et le président de sahel solidarité a connu une forte mobilisation.

En français et en langue locale mooré, nous avons eu l’opportunité de présenter nos initiatives et les TIC aux populations. Nous avons constaté que nombreux avaient déjà entendu parler du réseau Burkina NTIC à travers le bulletin trimestriel qu’il reçoivent et lors des séances d’animations de Sahel Solidarité. Le film sur l’expérience de sahel solidarité sur l’utilisation des TIC pour l’hygiène a été aussi projeté.

Lumière, source de vie

Dans la soirée nous avons été dans le village de Tangand-Tanga à 14 km de Bokin pour une animation sur l’hygiène des toilettes. Parti de Bokin au alentour de 19 heures, nous avons traversé, une brousse obscure. On entendait seulement les cris des oiseaux et le fracas des branches des arbres par le véhicule. Après plus de 45 minutes de route, nous stationnons sur une place publique. Rapidement, les animateurs de sahel solidarité installent leur groupe électrogène, deuxième chose installation d’une ampoule et animation musicale. En un temps recors, le village se réveilla. On voyait surgir dans le noir des lumières de torche et des phares de vélo et de moto.
Des enfants, des femmes, des vieillards, prirent d’assaut le lieu de la projection. Après l’installation des uns et des autres, le représentant du village pris la parole pour souhaiter la bienvenue et inviter sa population à bien suivre la sensibilisation.

Le thème du jour était la propreté des toilettes. Les animateurs de sahel solidarité avec l’appui des deux hygiènes ont fait la projection sur les images de bonnes et mauvaises pratiques sur la gestion des toilettes familiale du village. L’originalité de cette sensibilisation, c’est l’utilisation des outils multimédia pour le changement de comportement. L’usage de la photographie et la projection powerpoint permet de matérialiser le phénomène aux yeux des populations. Ces séances constitue également pour les villageois une occasion de retrouvailles et d’ambiance.

Sur une note de satisfaction la soirée au village a pris fin. Et comme à l’arrivée, tout se retrouva en un rien de temps dans le noir qu’on avait trouvé à l’arrivée.Notre soirée prise fin avec un repas copieux qui nous attendait à Bokin. Rendez vous, le lendemain matin pour la visite d’une école primaire à 7 km de Bokin, l’école de Sarma.

Des élèves sensibilisés à l’hygiène

Dès l’arrivée, nous avons été accueillis par une foule d’élèves qui nous attendait en haie. Ils acclamaient en disant « bon arrivée, soyez les bienvenues » D’autres tenaient des tableaux de dessins de bonnes pratiques sur l’hygiène. Ces élèves ont eu droit à une séance d’animation sur le lavage des mains. L’animateur avec l’appui du maître a fait une projection powerpoint sur la manière de se laver proprement les mains. Au terme de la présentation, les élèves devaient aussi répondre à une série de questions. Séance d’animation spéciale, les enfants ont pu suivre le film des marionnettes, sur le rythme du changement de Burkina-NTIC. Un jeu question autour du film a permis aux enfants de repartir avec des bulletins Burkina-NTIC.

L’administration de Rambo à la conquête des TIC

Dans la soirée, nous sommes rendus à Rambo et à Pourra. A Rambo, une commune rurale de Ouahigouya, à 50 km de Bokin, nous avons visité la marie et la préfecture. Ces deux administrations cohabitent dans le même bâtiment. C’est le préfet qui nous a reçu. Par civilité, la rencontre devait commencer par les présentations puis la visite des locaux.

Nous avons découvert une administration qui veut profiter des TIC. Lors de la visite des locaux, le préfet nous présenta le nouvel ordinateur de bureau, l’imprimante la photocopieuse que la maire vient d’acquérir sur fond propre. Par manque d’électricité, l’ordinateur fonctionne aussi avec un groupe électrogène. Malgré la nouveauté de ces équipements des problèmes étaient en instance. Le secrétaire doutait que sa machine rencontre des virus. Aussi pour le moment, on ne parle pas d’Internet à cet endroit.

L’imprimé de Rambo

L’un des problèmes aussi c’était l’imprimé pour l’enregistrement des naissances. Ces derniers avaient reçu de la maire de Ouahigouga des imprimés en papiers pour l’enregistrement des naissances. Nanti désormais d’équipement, la marie souhaite que cette opération puisse être informatisé. Nous avons donc saisi l’opportunité de la visite de courtoisie pour apprendre au secrétaire à saisir la fiche en question. Désormais disponible en version électronique, ils pourront à tout moment imprimer ou enregistrer directement les données sur l’ordinateur. C’est sous une note de satisfaction générale que nous avons repris la route pour Pourra.


Pourra, à la rencontre d’un homme atypique

Pourra est un village de la commune de Rambo dont la population bénéficient de l’appui de l’ONG sahel Solidarité dans le cadre du programme hygiène et assainissement. La -bàs, nous avions rendez vous avec le fondateur de la radio Sougr-nooma.
Moumouni Ouédraogo est boutiquier, boucher, hygiéniste, gérant de buvette et fondateur et animateur de cette radio qui émet sur un rayon de trois kilomètres.

Son studio qui constitue en même temps sa boutique est situé juste à côté du marché du village. Il annonça notre arrivée en direct sur sa fréquence. Rapidement, les vendeurs et clients du marché accouru pour nous souhaiter la bienvenue. Grande surprise, on nous annonça que deux troupes de danse de la localité souhaiterait faire une prestation à l’honneur de Moumouni pour nous souhaiter la bienvenue. Une façon pour eux de nous témoigner l’importance de cette radio pour eux.

Nous étions tous ébahi par le génie de cet homme de niveau CM1. Pour tout équipement nous avons aperçu deux postes radio de 8 piles, deux batteries, un téléphone portable accroché au toit, un micro et un pylône en bois qui tient l’émetteur à l’extérieur. Ces équipements gisent sur le comptoir de sa boutique. Avec ce peu d’équipement, Moumouni informe, sensibilise et distrait toute la population de Pourra.
Avec le téléphone portable, il interagit avec ses auditeurs en direct. Ceux ci peuvent appeler pour faire des dédicaces, pour saluer leur parents...

Comment est né votre radio, lui demandais-je ? « J’ai quitté l’école dès la classe de CM. J’adore le bricolage et j’aime entreprendre. C’est donc dans ces bricolages que j’ai su que je pouvais créer une radio. Petit à petit, je faisais mes expériences. Depuis un an j’émets pour la population de pourra. Au début c’était sur 1 km, mais maintenant après des améliorations j’atteins 3 km de rayon. Comme je suis hygiéniste, sur ma radio je sensibilise les gens sur la question. Aussi, je fais de l’animation et les populations et l’administration passe par ma radio pour diffuser leurs messages. »

Dans le marché de Pourra nous avons remarqué la majorité des commerçants disposait d’un poste radio pour écouter ce boutiquier animateur.
Par faute de moyen, il n’émet ces émissions que les jours de marché.
Pour le moment, Moumini émet sans autorisation, mais il faut dire que l’essentiel pour sa communauté et pour lui, c’est que cette radio répond à leurs préoccupations. Raison pour laquelle, ils ont sollicité auprès des hôtes de ce jour, de soutenir l’initiative.

C’est avec deux poulets, que les vieux du village, nous ont dis merci , pour cette visite de courtoisie.

Roukiattou Ouédraogo Burkina-NTIC

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