Avec la mise en réseau et l’utilisation de l’Internet, on utilise de moins en moins des disquettes de sauvegarde.
Nous constatons aussi que la qualité de ces supports ne fait que baisser : la durée de vie d’une disquette est de quelques semaines si n’est de quelques heures.
Etant en Afrique de l’Ouest au Burkina où la température ambiante peut atteindre 40° à l’ombre et où la poussière de sable est permanente, les disquettes fondent comme du beurre au soleil.

Pourtant, je dis à beaucoup que le climat n’est pas le seul responsable. Je pense plutôt à une baisse de qualité ou à l’existence de marchés parallèles fabriquant de faux.
Par exemple, j’ai des disquettes datant de 10 ans qui sont toujours fonctionnelles. Bien entendu, je ne les utilise plus fréquemment, les gardant comme des pièces rares de musée.

La gymnastique dans le transfert des données.

En prenant mon exemple, j’ai trois bureaux à Ouagadougou situés dans une zone de 2.5 km environ. Un seul possède un accès Internet : transférer des informations vers les autres postes est donc problématique. Il m’arrive de faire plusieurs fois des kms entre mes bureaux avec des lots de disquettes qui souvent refusent de s’ouvrir par le simple changement des lecteurs. Imaginez la perte de temps : un simple transfert de fichiers devient un parcours de combattant et peut prendre une demi journée ! je ne parle pas du carburant que je brûle pour aller d’un endroit à un autre.

Il arrive aussi fréquemment que je voie des étudiants pleurer parce qu’ils ont tout mis dans une seule disquette leur travail de mémoire et que la disquette reste muette : il faut tout recommencer. En effet dans les cybercafés, les gestionnaires de salle effacent toutes les informations pour libérer leur disque dur.

Une révolution dans la sauvegarde des données : les disques amovibles flash USB

De la taille d’un petit porte clé, les disques amovibles risquent de remplacer à terme les disquettes 3 pouces, trop faibles en stockage de données et trop fragiles. En effet, ces disques peuvent contenir jusqu’à 128 Mo pour les plus performants et même plus pour certains modèles. Même ceux qui stockent 32 Mo sont fantastiques si on s’imagine que l’on a dans le creux de la main l’équivalent de 30 disquettes 3 pouces !
On peut donc facilement télécharger des fichiers sur l’Internet et les transporter d’un endroit à un autre, ce qui n’était pas possible avec une disquette classique, trop petite et trop fragile. Leur manipulation est aussi plus aisée sur les Cdrom, ce qui fait que l’on peut voyager facilement avec en l’utilisant comme bijou ou en glissant dans sa poche.

Les disques flash amovibles ont de l’avenir mais !

Pour le moment, le disque flash coûte assez cher, même s’il a des de nombreux avantages. Il coûte en effet le salaire mensuel d’un travailleur chez nous (entre 50 et 150 euros). Seule une entreprise ou une personne aisée peut se le permettre. Ceux qui possèdent de vieux ordinateurs sans le port USB ne peuvent pas aussi l’utiliser. Nous pensons que dans quelques années, les coûts vont baisser et que ce support deviendra un nouveau standard dans le monde de la sauvegarde pour le bon plaisir des sahéliens. Il est même fabriqué en Afrique du Sud. Un mal par contre qu’il ne pourra pas endiguer, est les virus informatiques qui s’infiltrent partout.

Sylvestre Ouédraogo
Coordonnateur LIEN
Responsable Yam Pukri